Tout le monde connaît la pomme d'Isaac Newton. Le physicien britannique reçoit sur sa tête une pomme qui vient de se décrocher de son arbre et, eurêka, il en déduit la loi universelle de la gravitation.
Sauf que cette histoire n'aurait peut-être jamais vu le jour sans une épidémie. En 1665, une grande peste bubonique ravage l'Angleterre et plus particulièrement la capitale britannique, Londres, qui perd près d'un quart de sa population en à peine un an.
Comme pour l'épidémie de coronavirus que nous traversons actuellement, les autorités de l'époque ont incité la population à rester chez elle. Les écoles, dont le Trinity College de Cambridge où étudiait le jeune savant, ont fermé temporairement leurs portes le temps que ce que l'on appelle désormais la grande peste de Londres se dissipe.
La vingtaine tout juste atteinte, Newton se réfugie dans le domaine familial de Woolsthorpe, au nord de la capitale. Pour lui, pas question de se tourner les pouces, le travail à distance, c'est du sérieux. Pendant près d'un an, isolé du monde, il commence à préparer les bases de ses plus grandes théories et découvertes.
Un exemple de télétravail réussi
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le travail à domicile lui réussit plutôt bien. En plus d'améliorer ses connaissances en mathématiques, le jeune scientifique se lance dans des expériences inédites, raconte le Washington Post. Il perce un trou dans ses volets et, en observant la lumière qui traverse la fente, en déduit les prémices de ses théories sur l'optique et la réfraction de la lumière.
Mais ce n'est pas tout. Le télétravail permet aussi d'aller bosser dans un café ou en extérieur pour profiter du soleil ou simplement s'aérer le cerveau. Newton ne s'est pas gêné.
Son jardin est devenu son deuxième bureau et c'est en s'asseyant sous le pommier en face de sa chambre, à Woolsthorpe, qu'il aurait reçu cette fameuse pomme sur la tête en 1666. De cette mésaventure, dont l'histoire est sûrement fantasmée, le savant en déduit la théorie universelle de la gravitation qu'il publiera vingt ans plus tard, en 1687, dans les Principes mathématiques de la philosophie naturelle.
Comme pour le physicien, l'épidémie de peste a été un événement marquant et inspirant pour certain·es scientifiques et intellectuel·les, et notamment des écrivain·es. Daniel Defoe a écrit le Journal de l'année de la peste, publié en 1722, où il reprend les événements de l'épidémie de Londres pour parler cette fois-ci de la peste qui frappa Marseille en 1720. On peut également citer La Peste d'Albert Camus, chronique de la vie quotidienne à Oran en pleine épidémie.
Daniel Defoe, Albert Camus et surtout Isaac Newton nous enseignent que même dans ces circonstances, qu'il s'agisse de peste ou de coronavirus, on peut réaliser de grandes choses quand on est confiné·e chez soi, en télétravail et en chaussettes.