De nombreuses études scientifiques ont cherché, sans véritable succès, à distinguer les zones du cerveau qui pourraient être à l'origine des troubles spécifiques des apprentissages, comme la dyslexie et le déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Et si les scientifiques n'avaient en fait pas cherché aux bons endroits? C'est ce que suggère une nouvelle étude publiée le 27 février dans la revue spécialisée Current Biologie.
Une équipe de recherche de la MRC Cognition and Brain Sciences Unit de l'Université de Cambridge a adopté une approche différente de l'habituelle. Au lieu de focaliser l'attention sur des régions spécifiques du cerveau d'enfants avec des difficultés d'apprentissage, elle a analysé leurs connexions cérébrales, et plus exactement les gros points de connexion appelés «hubs» –des sortes de carrefours où se rejoignent les neurones pour faire circuler l'information.
Dans leur étude, les scientifiques ont fait passer des IRM à 337 enfants ayant des problèmes d'apprentissage, pour les comparer au scan cérébral de 142 autres ne présentant pas ce type de difficulté. Grâce à un algorithme, ces données ont été analysées et cartographiées pour en extraire des différences notables.
L'importance des hubs
Les résultats montrent que les diverses difficultés d'apprentissage ne correspondent pas à des régions spécifiques du cerveau. Tout aussi intéressant, les problèmes de langage ou de mémoire n'étaient pas associés à un déficit cérébral spécifique, remarque le média Science Daily. Autrement dit, aucune région du cerveau ne prédirait des difficultés.
En revanche, cette étude a mis en évidence l'importance des «hubs». Les enfants qui n'avaient pas de difficultés –ou avec des problèmes très spécifiques, tels qu'une faible capacité d'écoute– avaient des hubs bien connectés. A contrario, ceux dont les hubs sont mal connectés avaient des problèmes cognitifs généralisés et graves selon l'étude.
Ces résultats montrent à quel point le cas par cas pour y faire face est crucial, d'après le Guardian. Une approche individuelle serait essentielle, étant donné que les difficultés dépendraient de connexions cérébrales complexes et uniques pour chaque individu –et ne sont pas associées à une zone cérébrale spécifique commune à tous les enfants ayant des problèmes d'apprentissage.
Ces troubles, qui concerneraient au moins 5 à 6% des enfants, soit un par classe selon les chiffres du gouvernement français, sont sources de difficultés de communication, d'intégration scolaire et sociale pouvant déboucher sur une souffrance psychologique et de l'anxiété.