Après avoir été jugé coupable d'agression sexuelle et de viol sur deux femmes, le producteur Harvey Weinstein a été transféré à l'hôpital de Bellevue dans une aile pour détenus, en attente des détails de sa condamnation, qui sera fixée le 11 mars à New York. Les médias américains ont rapporté que Weinstein avait déjà embauché un «consultant carcéral» qui aide l'équipe légale de l'ancien producteur à préparer son quotidien en prison.
Une fois qu'il quittera l'hôpital, Weinstein devrait être transféré dans une unité médicale de la prison de Rikers Island puis dans une prison du nord de l'État de New York.
La profession de consultant carcéral avait déjà été mentionnée lors du scandale de triche universitaire qui a éclaté en mars 2019 aux États-Unis. Plusieurs célébrités, dont Felicity Huffman et Lori Loughlin, avaient versé des pots-de-vin pour que leurs enfants soient admis dans de bonnes facs, et avant d'être condamnées, les deux actrices ont embauché des consultants carcéraux.
Pas égaux derrière les barreaux
Selon Justin Paperny, un consultant de White Collar Advice («Conseil col blanc»), une conversation de préparation à la prison (environ cinq heures) coûte quelques milliers de dollars mais un suivi de long terme peut revenir à plus de 100.000 dollars (environ 91.000 euros). Comme Paperny, la plupart de ces experts sont des anciens de Wall Street qui ont fait de la prison pour fraude financière et décidé de transformer cette expérience en nouvelle carrière.
Ces consultants donnent à leurs client·es des informations sur toutes les facettes de la vie en prison, que ce soient les toilettes, les interactions avec les autres détenu·es, la nourriture ou les opportunités de travail carcéral. Ils peuvent aussi les aider à gérer leur business depuis la prison.
Selon un professeur d'éthique interviewé par le Washington Post, le développement de ce type de conseil est «inquiétant» car «cela perpétue et transfère les inégalités du monde extérieur vers la prison, où tout le monde est censé être au même niveau».