Mardi 18 février, la proposition de loi AB 2389 a été introduite sans grande publicité au parlement de Californie. Pourtant, si elle est votée en l'état, elle pourrait avoir un effet très important pour l'industrie du porno.
Cette loi, pensée pour protéger les travailleurs et travailleuses de l'industrie, prévoit l'obligation de détenir une licence professionelle et de suivre tous les deux ans une formation relative aux violences sexuelles, au harcèlement, au trafic d'êtres humains et au droit du travail.
La Californie est, et de très loin, le centre névralgique de la production de films pornographiques. Si elle passait, cette loi toucherait donc quasiment toute l'industrie mainstream américaine. Elle concerne aussi les personnes qui font du porno en face de leur webcam.
Empreintes et anonymat
Seulement, AB 2389 a du mal à conquérir les personnes qu'elle est censée protéger. «Cette loi nous criminalise, c'est exactement ce qu'elle fait», estime même Alana Evans, la présidente de l'Adult Performers Actors Guild, un syndicat d'acteurs et actrices du X. En cause, l'obligation pour obtenir une licence de fournir ses empreintes digitales.
Après ces critiques, Cristina Garcia, l'autrice démocrate de la loi, a accepté de supprimer cette mesure, mais tient à conserver le reste afin d'être sûre que les travailleurs et travailleuses de l'industrie reçoivent des formations «à jour sur le signalement des blessures au travail, des abus sexuels et du harcèlement sexuel».
Seulement, cela ne suffit pas aux critiques, car les licences professionnelles sont des données publiques, alors qu'acteurs et actrices tournent très souvent sous pseudonyme.
«L'anonymat est un élément clé de la sécurité des travailleurs et travailleuses du sexe. Enregistrer mon nom publiquement me fait courir un risque, alors que je suis protégé par mon identité numérique», ajoute la camgirl Annabelle Adams.