Les manchots ont de nombreux points communs avec les êtres humains –surtout en ce qui concerne les relations sexuelles. Ils sont monogames, ont parfois des partenaires du même sexe, et certains d'entre eux se prostituent, indique The Independent.
Selon une nouvelle étude, il semblerait que ces oiseaux inaptes au vol partagent également avec nous certaines règles de langage que nous appliquons quotidiennement.
Au total, 590 cris de 28 manchots africains adultes, plus connus sous le nom de manchots Jackass, appartenant à des colonies différentes de zoos italiens, ont été analysés par des scientifiques en neuro-éthologie sensorielle de l'Université de Lyon/Saint-Étienne, ainsi que par une équipe de l'Université de Turin.
Leurs résultats ont été publiés le 5 janvier dans la revue scientifique Biology Letters de la Royal Society.
Lois linguistiques
Les cris des manchots étudiés sont conformes à deux lois observées dans un large éventail de langues humaines: la loi de Zipf et la loi de Menzerath-Altmann.
D'un côté, les sons (ce qui serait l'équivalent de nos mots) les plus fréquemment utilisés par ces oiseaux sont les plus courts –c'est la loi de Zipf. De l'autre, plus leurs successions de sons (l'équivalent de nos phrases) sont longues, plus les sons qui la composent sont courts –c'est la loi de Menzerath-Altmann.
Ainsi, ces cris captés pendant les périodes de reproduction entre 2016 et 2017 se sont révélés conformes aux principes généraux du langage humain. Selon les scientifiques à l'origine de l'étude, ces résultats sont la première preuve convaincante qu'une corrélation entre ces lois linguistiques et des séquences vocales d'une espèce non primate existe.
La raison qui explique la compression du langage des manchots résiderait peut-être dans l'évolution. «Si vous avez une compression dans le système de communication, il est plus efficace», détaille au Guardian le professeur Stuart Semple de l'Université de Roehampton, qui n'a pas participé à cette étude mais qui a réalisé des recherches similaires sur des non-primates. «Les animaux qui communiquent efficacement dépensent moins d'énergie», ajoute-t-il.
Dans une autre étude, des scientifiques italien·nes avaient également réussi à décoder six cris différents chez les manchots, exprimant par exemple la faim, la solitude ou la colère.