Pouvez-vous ressentir les battements de votre cœur? Cette question que posent plusieurs scientifiques dans un article de Vice US est plus importante qu'on pourrait le penser. La capacité à ressentir son rythme cardiaque, ainsi que les autres sensations internes de son corps, est en fait un excellent moyen d'évaluer sa santé mentale.
Chacun·e ressent son rythme cardiaque différemment. Alors que certain·es ne le sentent pas vraiment, il bat la chamade chez d'autres. Cette faculté à analyser ses battements et à être en adéquation avec la réalité de sa fréquence cardiaque permettrait de savoir si l'on souffre d'anxiété ou d'autres troubles de santé mentale, selon le média américain.
Anxiété
Sarah Garfinkel, neuroscientifique à l'Université du Sussex, s'est intéressée à la capacité d'intéroception des êtres humains –c'est-à-dire notre faculté à évaluer de manière exacte notre activité physiologique.
Selon ses recherches, les personnes anxieuses sont plus susceptibles de penser qu'elles sont capables d'analyser précisément leur rythme cardiaque, alors que les résultats montrent qu'elles ont tendance à avoir une intéroception plus faible. Il existerait en fait un écart entre leur auto-évaluation et la réalité interne de leur corps.
La neuroscientifique a constaté que les personnes atteintes de troubles de l'autisme –connues pour souffrir d'anxiété– avaient également une faible précision intéroceptive.
Ce décalage entre son rythme cardiaque réel et sa perception serait un bon indicateur d'anxiété, rapporte Vice. Comme pour l'anxiété, les personnes souffrant de dépression ou de troubles de l'alimentation auraient également un déficit intéroceptif.
Par ailleurs, celles qui peuvent sentir davantage leurs battements cardiaques auraient une intensité émotionnelle supérieure. Selon l'article, elles percevraient les films, par exemple, avec plus d'intensité et de richesse d'émotions.
Amélioration
La bonne nouvelle, si vous êtes sujet·te à l'anxiété, c'est que vous pouvez améliorer votre intéroception.
Pour cela, il s'agirait, entre autres, de relier le corps et l'esprit, comme le permet notamment la méditation. Se concentrer sur son corps et ses battements pourrait réduire les symptômes d'anxiété.
Améliorer cette faculté ne présenterait que des bénéfices. Selon une étude du psychophysiologue Hirokata Fukushima, de l'Université du Kansai au Japon, l'intéroception serait étroitement liée à l'empathie.
En effet, notre capacité à analyser notre propre activité physiologique favoriserait notre compréhension des états affectifs des autres. À méditer.