Pro-Trump, pro-Brexit, détestant ouvertement toutes les minorités: s'il fallait établir un potrait express de la chroniqueuse britannique Katie Hopkins, il serait aussi peu nuancé que ça, ce qui ne l'empêcherait pas d'être totalement dans le vrai.
Parmi ses multiples faits d'armes, Hopkins n'a pas hésité à comparer les immigrant·es à des cafards dans un article publié par The Sun en 2015. Elle y écrivait aussi: «Certaines de nos villes sont des plaies purulentes couvertes de nuées d’immigrés et de demandeurs d’asile recevant des allocations comme des billets de Monopoly»).
Celle qui se fit connaître grâce à la troisième saison du programme de télé-réalité The Apprentice est désormais une célébrité dans le monde médiatique anglo-saxon, chacune de ses sorties outrancières et provocatrices ne manquant pas de créer la polémique. Twitter vient même de suspendre le compte de Katie Hopkins en raisons de messages jugés trop haineux par la plateforme, raconte le Guardian.
The Independent raconte que lundi 27 janvier, Hopkins a été la cible d'un gigantesque canular destiné à le tourner en ridicule. Son auteur, le youtubeur Josh Pieters, a dépassé le million d'abonné·es grâce à des vidéos humoristiques, dont une partie consiste à piéger des personnalités ou des anonymes. Le tout de façon souvent potache, et sans conséquence apparente. En novembre, il avait par exemple fait arpenter Los Angeles à un faux Ed Sheeran pour filmer la réaction des fans.
Pas n'importe quel acronyme
Cette fois, Pieters est allé plus loin, comme il l'a raconté lui-même dans une vidéo postée jeudi. «Maintenant que Katie Hopkins ne peut plus lire Twitter, je peux vous raconter que lundi, je lui ai fait prendre l'avion jusqu'à Prague pour lui remettre un prix totalement bidon», a-t-il écrit sur Twitter.
Dans la vidéo, on voit notamment Hopkins profiter de la remise de ce prix pour livrer un discours raciste et agressif dans lequel elle tape sur la population musulmane, sur les personnes d'origine asiatique, ainsi que sur les épileptiques (catégorie à laquelle elle a honte d'appartenir, racontait Libération en 2018).
Juste avant, Josh Pieters avait invité Katie Hopkins à le rejoindre devant un écran sur lequel le nom du prix («Campaign to Unify the Nation Trophy») s'était soudain affiché, révélant l'acronyme «CUNT», insulte qu'on peut traduire par «connasse».
Pieters confie s'être demandé si tout cela n'allait pas trop loin: «Vous pouvez vous demander si tout ça n'est pas un peu trop méchant. Un instant, c'est ce que je me suis dit... et puis elle a fait son discours».
Pour parvenir à piéger Hopkins, le youtubeur avait créé un faux site Internet nommé «The Cape Town Collective for Freedom of Speech» («collectif du Cap pour la liberté d'expression»), qui lui a servi de carte de visite pour contacter la chroniqueuse. Elle aurait immédiatement accepté la proposition. The Independent a tenté de contacter Katie Hopkins pour obtenir sa réaction, sans succès pour le moment.