Son prédécesseur était «l’homme le plus détesté de l’île». Le gouverneur Ricardo Rossello a démissionné en juillet dernier, laissant place à Wanda Vázquez. Mais six mois plus tard, la situation est similaire, voire pire, pour les Porto-Ricains. Ces derniers ont connu de nombreux tremblements de terre dévastateurs lors du mois de janvier. La découverte récente d’un entrepôt dans la partie sud de l’île, rempli de fournitures d’urgence (dont certaines remontaient à avant l’ouragan Maria en 2017) a mis le feu aux poudres. Des protestations se sont déclenchées, avec pour principal mot d’ordre la critique d’un gouvernement qui a mal géré les actions d’urgence pendant des années.
Malgré de fortes pluies, des centaines de manifestants se sont rendus jeudi soir dans la résidence officielle de la gouverneure Wanda Vázquez avec une guillotine grandeur nature, et l’ont déposé devant, raconte Vice.
Johsua Potash, l’activiste qui a pris la scène en vidéo, a estimé qu’il était à «99% sûr» que la guillotine était «juste symbolique et non-utilisable». Il a aussi noté qu’il y avait «beaucoup de colère dans l’air mais aussi une énergie de fête qui semblait être présente lors des manifestations estivales» (lors de la destitution du précédent gouverneur). Un autre observateur a remarqué que les guillotines étaient maintenant «un symbole récurrent des nouvelles manifestations de Porto-Rico» et qu’il en avaient déjà vu une lors d’une manifestation plus tôt dans le mois.
Les manifestants demandent la démission et même des peines de prison pour Vázquez et d'autres hauts responsables du gouvernement. L'ancien secrétaire au logement du territoire, qui a été licencié le week-end dernier, a affirmé plus tôt cette semaine que le gouverneur était au courant de l'aide non-utilisée.
Jusqu'à présent, Vázquez – qui souhaite être réélu en novembre – a minimisé les manifestations. «Nous ne pouvons pas permettre à des groupes ayant d'autres intérêts de détourner notre attention», a déclaré mercredi la gouverneure. «Nous sommes dans un moment où il faut aider les gens du sud (de l’île, ndlr), ce n’est pas le moment de créer une controverse.»