Le ministre de la Justice américain, Eric Holder, envisagerait d'accorder aux terroristes présumés les mêmes droits que les meurtriers. Mis sous pression par des républicains offusqués, il a trouvé la parade: Oussama ben Laden ne sera de toute façon jamais retrouvé vivant.
«Soyons réalistes, nous parlons d'une hypothèse qui n'arrivera jamais, a-t-il déclaré lors d'une audition à la Chambre des Représentants relatée par Politico. La vérité, c'est que nous lirons ses droits au cadavre de Ben Laden. Il ne mettra jamais les pieds dans un tribunal.»
Pour diluer un discours qui a du mal à passer auprès des conservateurs, Holder a ensuite convoqué l'exemple de Charles Manson, l'assassin de Sharon Tate qui fut l'ennemi numéro un des Etats-Unis le temps de l'été 1969.
Ces débats interviennent au moment où le FBI célèbre les 60 ans de sa fameuse liste des «fugitifs les plus recherchés». El Pais revient sur le destin de cet inventaire, «une pure histoire américaine» marquée par la mutation des criminels:
Dans les années 50, la liste concernait les gangsters et les braqueurs de banques. Les années 60 ont été celles des révolutionnaires autoproclamés qui voulaient s'attaquer au gouvernement. Dans les années 70, la pègre régnait, tandis que les trafiquants de drogue ont symbolisé les années 80. Après l'avènement du banditisme international dans les années 90, le début de siècle a vu l'apparition du terrorisme islamiste.
Dernière incarnation du crime, Oussama ben Laden figure toujours dans le top 10 du FBI, qui offre «plus de 100 millions de dollars pour sa capture».
[Lire l'article sur Politico]
[Lire l'article sur El Pais]
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Image de une: Eric Holder, le ministre de la Justice américain / REUTERS, Larry Downing
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