Chaque année pour le jour férié en honneur de Martin Luther King, des personnalités politiques américaines de tous bords essayent de se réapproprier le message du grand défenseur des droits civiques assassiné en 1968. La dernière en date est Kellyanne Conway, la conseillère du président Donald Trump, qui a suggéré que Martin Luther King aurait été opposé à la procédure de destitution actuellement engagée contre le président:
«Quand vous voyez les articles de mise en accusation, je ne pense pas que cela fasse partie de la vision de Martin Luther King, que les Américains soient ainsi traînés dans un processus où le président ne sera pas démis de ses fonctions, et n'est accusé ni de corruption, ni d'extorsion, ni de délits graves ou d'infractions mineures.»
Kellyanne Conway, devenue célèbre en 2017 pour son utilisation du terme «faits alternatifs», un euphémisme qui remplace le mot «mensonges», estime que les accusations qui pèsent contre Trump pour abus de pouvoir et entrave au Congrès sont insignifiantes et ne devraient donc pas mener à une procédure de destitution.
Cette tirade faisait partie d'une réponse à la question d'un journaliste demandant ce que faisait Donald Trump pour célébrer le Martin Luther King Day. Elle a répondu que le président «se préparait pour Davos» et ajouté qu'il «était d'accord avec de nombreuses choses défendues par Martin Luther King, notamment l'unité et l'égalité».
La promesse d'un mur
Contrairement à ses prédécesseurs, qui faisaient des discours de commémoration ou participaient à des activités de bénévolat, Trump s'est simplement rendu au mémorial de Martin Luther King sans faire de remarques.
Son invocation par Kellyanne Conway a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux. Un journaliste du New York Magazine a rappelé que quatre ans après la mort du héros des droits civiques, Trump et son père étaient poursuivis en justice pour discrimination raciale car leur compagnie immobilière avait empêché des Afro-Américain·es de louer des appartements dans plusieurs immeubles à New York.
L'année dernière déjà, le vice-président Mike Pence avait tenté de récupérer Martin Luther King de façon étonnante. Il avait expliqué que, comme King, qui voulait que l'Amérique tienne «les promesses de la démocratie», Trump demandait au Congrès de tenir ses promesses en autorisant un budget pour construire un mur frontalier...