Sialkot, au Pakistan, est le reflet d'un des nombreux visages de la mondialisation: 40 millions de ballons de football, soit environ 70% de la production mondiale, y sont cousus à la main chaque année, un chiffre qui peut grimper à 60 millions les années de Coupe du monde. Le site de l'hebdomadaire allemand Spiegel retrace dans un long article en anglais le long parcours de ces bouts de cuir, des chambres à coudre de Sialkot aux pelouses des stades mythiques d'Europe. Selon la légende, la belle histoire de la capitale mondiale des ballons de foot a commencé il y a 100 ans, quand un Pakistanais a réparé le ballon d'un militaire colonial britannique, et s'est mis à en fabriquer à son compte.
Aujourd'hui, dans les locaux de l'entreprise Sambrial, qui produit des ballons pour les ligues professionnelles européennes, les hommes cousent en parlant alors que la télévision montre des images de matchs de foot. Eux préfèrent le cricket, mais c'est bien le ballon rond qui les fait vivre, à hauteur de 50 centimes d'euro par ballon cousu. Une bonne journée, c'est six ballons. Le salaire moyen à Sialkot est de 1.000 euros par an, soit près du double de la moyenne nationale.
Les entreprises manquent désormais de main d'œuvre depuis que le travail des enfants a été aboli. «Les acheteurs occidentaux ont peut-être la conscience tranquille, mais les enfants de Sialkot se font désormais exploiter dans la production de briques», écrit le Spiegel.
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Image de une: jgbarah, Flickr, CC