Afin de défendre une loi anti-avortement adoptée en Louisiane, 207 sénateur·ices et représentant·es au Congrès américain ont écrit une lettre demandant aux juges de la Cour suprême de revenir sur l'arrêt Roe v Wade de 1973 qui garantit le droit à l'avortement aux États-Unis.
Ces élu·es soutiennent une loi de Louisiane que la Cour suprême va examiner en mars prochain et qui forcerait les docteur·es des cliniques d'avortement de l'État à être affilié·es à des hôpitaux. Or comme de nombreuses cliniques ont du mal à obtenir ces partenariats, ce genre de loi précipite la disparition de la quasi-totalité des cliniques d'avortement. En effet, les opposants à la loi estiment que si elle était mise en place, un·e seul·e docteur·e pratiquant l'IVG pourrait continuer à exercer en Louisiane, où vivent 4,6 millions personnes.
Empêcher de pratiquer l'IVG
Dans leur lettre à la Cour Suprême, les sénateur·ices et représentant·es (toutes et tous républicains, sauf deux démocrates centristes) demandent aussi aux juges de songer à revenir sur la légalisation de l'avortement dans le pays.
«Quarante-six ans après l'arrêt Roe v Wade, cette décision demeure incroyablement contestée [...] et chaque décision sur l'avortement depuis celle-ci a été source de grandes divisions», peut-on lire dans le document envoyé à la Cour.
«Nous estimons que les difficulté de la Cour [...] dans ce domaine révèlent que le "droit à l'avortement" établi par Roe v Wade est impraticable.»
Quasi-totalité du Congrès républicain
La loi de Louisiane est le premier cas sur l'avortement examiné par la Cour Suprême depuis que Donald Trump a nommé deux juges anti-avortement, Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh.
Il est remarquable que la quasi-totalité des représentant·es républicain·es au Congrès (166 sur 198) aient signé cette lettre (ainsi que 39 sénateur·ices sur 52). De leur côté, les démocrates ont signé une lettre pour défendre le droit à l'IVG.
La position des républicains ne correspond pas à celle de la majorité des Américains. En effet, selon un récent sondage, 60% de la population soutient le droit à l'avortement.