En décembre dernier, Andrew Johnson, un lycéen noir du New Jersey, avait été contraint de se faire couper les dreadlocks en plein milieu d'une compétition de lutte, afin de pouvoir participer à un match. L'arbitre, Alan Maloney, connu pour de précédentes sorties racistes, avait décrété que sa coiffure n'était pas réglementaire, et lui avait imposé une alternative entre se faire raser sur le tapis, ou déclarer forfait.
Ce jeudi 19, soit un an plus tard jour pour jour, le gouverneur démocrate du New Jersey Phil Murphy a signé une loi contre la discrimination raciale fondée sur les cheveux.
«La discrimination fondée sur la race ne sera pas tolérée dans l'État du New Jersey. Personne ne devrait se sentir mal à l'aise ou être victime de discrimination en raison de ses cheveux naturels», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le cheveu, une arme politique
Le New Jersey devient ainsi le troisième État du pays, après la Californie et le New York, à adopter le Crown Act, contre la discrimination capillaire. Il interdit de cibler au travail, à l'école ou dans des espaces publics, des individus en fonction de leur texture de cheveux ou de leur coiffure, comme les dreadlocks, les coupes afro ou les tresses.
«Malheureusement, il est bien trop courant que les Afro-Américains et les personnes de couleur soient victimes de discrimination au travail ou à l'école pour avoir porté leurs cheveux en tresses, avec des vanilles ou des dreadlocks, ou pour avoir gardé leurs boucles naturelles», a dénoncé à l'Assemblée la démocrate Angela McKnight, qui défendait la loi.
Celle-ci s'intègrera à la loi contre les discriminations et impliquera les mêmes sanctions en cas d'infraction: jusqu'à 10.000$ d'amende pour une première, jusqu'à 25.000$ en cas de récidive dans les cinq ans, et jusqu'à 50.000$ pour une troisième condamnation en l'espace de sept ans.