En janvier dernier, Andrea Anderson, une Américaine de 39 ans s'est rendue dans une pharmacie d'une région rurale du Minnesota pour acheter la pilule du lendemain. Le préservatif qu'elle avait utilisé avec son compagnon s'était déchiré et sa gynécologue lui a envoyé une ordonnance, nécessaire aux États-Unis pour obtenir cette forme de contraception.
Mais une fois sur place, le pharmacien lui a expliqué que vendre ce contraceptif était contraire à ses valeurs et lui a aussi dit que la pharmacie voisine ne lui donnerait pas non plus le médicament.
Andrea Anderson a fait 30 kilomètres pour aller dans une autre pharmacie, où l'employé lui a dit qu'il n'avait pas de pilule du lendemain en stock et qu'il ne pourrait pas l'obtenir avant cinq jours. Il a ensuite téléphoné à une autre pharmacie et a dit à Anderson qu'on lui avait répondu que le médicament n'y était pas non plus disponible.
Anderson a malgré tout décidé de vérifier par elle-même et il s'est avéré que le pharmacien lui avait menti. La pharmacie qu'il avait appelé, à 80 km de là, était prête à fournir la pilule du lendemain à Anderson, qui a dû effectuer un aller-retour de trois heures en pleine tempête neige.
Elle fait désormais un procès aux deux pharmaciens qui ont refusé de lui vendre le médicament. Dans le Minnesota, il est légal pour un pharmacien d'invoquer une clause de conscience pour refuser de vendre la pipule du lendemain pour des raisons religieuses ou personnelles. Mais les régulations stipulent aussi que l'employé qui objecte doit donner des conseils afin que la cliente puisse acheter son médicament ailleurs.
Or dans le cas d'Anderson, qui a un enfant biologique et des enfants adoptifs, les deux pharmaciens ont tout fait pour qu'elle ne puisse pas se procurer le médicament.
«Nous voulons nous assurer que n'importe où dans le Minnesota, vous puissiez obtenir les médicaments qu'on vous a prescrits, indépendamment des croyances des professionnels de santé», a déclaré l'avocate de la plaignante.
Pour Andrea Anderson, cet incident montre à quel point il peut être difficile d'obtenir des contraceptifs dans des zones rurales isolées:
«J'ai pensé aux autres femmes qui ont peut être été refoulées ainsi. Et si elles acceptent la décision des pharmaciens et ne se rendent pas compte que leur comportement est injuste? Et si elles n'ont pas d'autre choix? Tout le monde ne peut pas faire 150 km pour aller acheter un médicament.»