Nous sommes aujourd'hui 7,7 milliards d'êtres humains sur Terre. En 2100, nous devrions être 10,9 milliards, d'après le dernier rapport de l'ONU. Cette augmentation de la population, combinée à l'évolution de notre corpulence, calculée grâce à l'indice de masse corporelle (IMC, poids divisé par la taille au carré), pourrait avoir d'importantes répercussions alimentaires, préviennent des chercheurs de l'université de Göttingen, en Allemagne.
La consommation alimentaire mondiale pourrait ainsi augmenter de 80% d'ici la fin du siècle. Si 60% seraient imputables à la croissance démographique, les 20% restants seraient liés à l'évolution de la corpulence de la population. Le professeur Stephan Klasen et le doctorant Lutz Depenbusch ont étudié comment les changements rapides enregistrés aux Pays-Bas et au Mexique pourraient fournir une référence pour l'évolution des modèles à travers le monde.
Au Mexique, l'IMC est fortement en hausse, tandis qu'aux Pays-Bas, c'est la taille moyenne qui a augmenté. Les hommes néerlandais mesurent maintenant en moyenne 1,83 mètre, soit une augmentation de 13,1 centimètres entre 1914 et 2014. «Les développements dans ces pays sont très prononcés, a déclaré le Dr Depenbusch, mais ils représentent un scénario réaliste.»
Si la production alimentaire mondiale ne répond pas à la demande croissante, les IMC ne diminueront pas pour autant, craint l'équipe de recherche. En effet, les personnes les plus aisées pourront maintenir leurs habitudes alimentaires, mais les plus pauvres, qui souffriront de la hausse des prix des denrées, se tourneront vers des produits bon marché, riches en calories mais pauvres en nutriments. «Les pauvres continueront de grossir, la malnutrition augmentera et les mauvais résultats concernant la santé aussi», commente le docteur Depenbusch.