Le gaspillage alimentaire en Europe a atteint 88 millions de tonnes par an, pour un coût de 143 milliards d'euros. Un vrai problème écologique auquel l'entreprise américaine Apeel Sciences, fondée en 2012 avec une subvention de la fondation Bill & Melinda Gates, entend répondre grâce à un traitement inédit.
Ce traitement pulvérisé, d'origine végétale et comestible, contrôle les deux principaux facteurs qui gâtent les produits frais: la vitesse à laquelle l'eau s'échappe de la surface des fruits et légumes, et la vitesse à laquelle l'oxygène y pénètre. Cette technologie, qui permettrait «de doubler la durée de conservation du produit», d'après James Rogers, directeur général d'Apeel Sciences, pourrait aussi permettre de réduire les emballages plastiques.
Les grandes chaînes de supermarchés en Allemagne et au Danemark vont mettre en vente des avocats pulvérisés pour la première fois cette semaine du 9 décembre après l'approbation de cette technologie par la Commission européenne en juin.
Une lutte européenne
Depuis 2012, l'Union européenne travaille sur une résolution afin de réduire le gaspillage alimentaire chez tous les États membres. La prévention du gaspillage alimentaire est partie intégrante du plan économie circulaire de la Commission, qui guide la transition européenne vers une économie circulaire.
L'emballage pulvérisé, lancé l'an dernier aux États-Unis par Apeel Sciences, a permis de réduire de plus de moitié le gaspillage de produits frais des supermarchés outre-Atlantique. Il pourrait ainsi devenir un nouvel acteur dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Au Royaume-Uni, ce revêtement est aussi testé par la chaîne de supermarchés Asda, qui va lancer des essais à la consommation en 2020. Une initiative saluée par Ben Elliot, cofondateur du groupe Quintessential, nommé par le secrétaire à l'Environnement Michael Gove pour s'attaquer au problème des 250 millions de repas jetés au Royaume-Uni chaque année.
De son côté, la France est devenue, en février 2016, le premier pays au monde à légiférer sur le gaspillage alimentaire en interdisant aux supermarchés de rendre leurs invendus impropres à la consommation. Depuis, les supermarchés de plus de 400 mètres carré sont obligés de signer une convention de don avec une ou plusieurs associations afin de redistribuer leurs produits invendus, sous peine d'encourir une amende de 75.000 euros.
Les distributeurs font en parallèle davantage attention à la valorisation de leurs produits en améliorant la gestion des stocks, l'offre de produits, les dates de péremption et en initiant de nouvelles collaborations.