En Iran, la répression des manifestations contre la hausse du prix du carburant a fait au moins 208 morts depuis le 15 novembre, selon l'ONG Amnesty International. Le régime a annoncé cinq morts mais Amnesty se base sur de nombreux témoignages locaux, ainsi que sur des vidéos authentifiées qui montrent que les forces de sécurité ont tiré sur des manifestant·es qui ne posaient aucun danger.
En plus des décès, l'organisation de défense des droits humains a appris que des familles avaient été sommées de payer les balles tirées sur leurs proches:
«Dans certains cas, il y a des témoignages choquants selon lesquels les autorités iraniennes ont demandé aux familles de payer pour obtenir les dépouilles de leurs proches. Parmi les raisons citées, il y a le coût des munitions utilisées pour tuer ou les dommages et intérêts pour compenser les dégâts causés par les manifestations.»
Plusieurs milliers de dollars
Comme c'était déjà le cas lors des contestations de 2009, Amnesty International explique que «les autorités ont dit aux familles des victimes qu'elles seraient arrêtées si elles organisaient des enterrements ou parlaient à la presse».
L'accès à internet a été bloqué pendant plusieurs jours mi-novembre et une fois restauré, plusieurs vidéos illustrant la violence des forces de sécurité ont fait surface. Des élections parlementaires sont prévues pour février 2020 mais tou·tes les candidat·es doivent être approuvé·es par le Conseil des gardiens de la constitution.
Ce n'est pas la première fois que les autorités iraniennes demandent à des familles de payer pour récupérer les corps de leurs proches tués. Dans un article du Wall Street Journal datant de 2009, lorsque le pays était secoué par une autre vague de manifestations, une famille racontait que des officiels lui avaient demandé plusieurs milliers de dollars pour obtenir le corps de leur fils tué par les forces de l'ordre. Les autorités avaient finalement accepté de donner la dépouille gratuitement, en demandant toutefois aux parents de ne pas enterrer leur fils à Téhéran.