Il y a environ 700 millions d'années, notre planète bleue a vécu son ère glaciaire la plus importante. Une période qui lui vaudra le surnom de «planète boule de neige» par les scientifiques. Durant celle-ci, la survie des premières formes de vie, comme les animaux marins dépendant de l'oxygène, par exemple les éponges, a été menacée.
La nouvelle étude parue ce lundi 2 décembre dans le journal des comptes-rendus de l'Académie nationale des sciences américaine fournit des preuves de la présence «d'oasis d'oxygène» juste en dessous de la calotte glaciaire, à l'endroit où la glace rencontre l'eau. Elles auraient permis aux formes de vie primitives de survivre à cet âge de glace.
Précédemment, les scientifiques pensaient que le développement de la vie s'était restreint à des flaques d'eau à la surface des glaciers. Mais ces nouvelles découvertes géologiques ont permis à une équipe de recherche de l'Université McGill à Montréal d'affirmer que ces poches d'oxygène avaient fourni un habitat indispensable aux premiers organismes microscopiques, dits eucaryotes.
Le froid comme stimulateur d'évolution
«Les preuves suggèrent que bien qu'une grande partie des océans étaient inhabitables durant cette période glaciaire –à cause du manque d'oxygène– il y a eu des zones avec un fort apport d'oxygène, plus précisément aux endroits où la calotte glaciaire a commencé à flotter», a indiqué à la presse le sédimentologiste de l'Université McGill, Maxwell Lechte.
Lechte, qui s'est aussi spécialisé au sein du département de recherche sur les sciences de la Terre et des planètes, a déclaré que ces bulles d'air coincées sous la glace avaient grandement enrichi l'eau en oxygène lors de la fonte des glaces, dans un phénomène qu'il appelle «la pompe à oxygène glaciaire».
Le chercheur a également annoncé que cette importante période glaciaire a pu avoir un impact sur une évolution plus complexe des formes de vie. «Le fait que cette période glaciaire soit arrivée avant l'évolution d'animaux complexes suggère des liens entre ce phénomène et l'évolution animale.» Les conditions extrêmes auraient stimulé la complexification des organismes présents à l'époque.