C’est la puanteur qui a amené les ouvriers à découvrir le corps décomposé d’un homme en août 1991. Enveloppé dans une couverture chauffante, il était là depuis plusieurs jours. Son état l’a rendu impossible à identifier pour les enquêteurs, et la police n’a jamais pu savoir qui était cet homme, encore moins qui l’avait tué, raconte la BBC. Mais l’affaire pourrait bien se dénouer 28 ans plus tard après que la police néerlandaise a lancé son tout premier podcast destiné à résoudre un crime. Ce crime. Des milliers d’auditeurs ont écouté la série en trois partie lors de sa diffusion le mois dernier et des informations ont été recueillies depuis par les enquêteurs.
La police a déclaré qu’elle ne pouvait pas donner de détails sur les rancards qu’elle avait reçues, mais que plusieurs d’entre elles contenaient des informations utiles. «Notre premier objectif est d'identifier la victime et de dire à sa famille ce qui s'est passé après 28 ans», a déclaré Rob Boon, coordinateur de l'équipe policière qui a dirigé le podcast. «Notre deuxième objectif est de trouver le meurtrier et de le traduire en justice», a ajouté ce dernier.
Interrogé par la BBC, le criminologue David Wilson a indiqué qu’il était naturel que la police néerlandaise souhaite capitaliser sur la popularité des podcasts criminels et veuille communiquer des détails sur les crimes et les cas non résolus. «Ce qu’on appelle le true crime est incroyablement populaire et la police en est aussi consciente que tout autre individu, groupe ou industrie», a estimé le criminologue. Mais les podcasts de la police ont leurs limites, car ils ne peuvent pas toucher à certains domaines, à cause des lois sur ce qu'ils peuvent dire afin de ne pas nuire à une affaire future. «Le podcasteur peut suggérer des choses que la police pourrait ne pas être en mesure de suggérer. Ils peuvent soulever des possibilités que la police ne pourrait pas évoquer», a-t-il lancé.
Durant les décennies d’enquêtes avant ce podcast, les policiers ont découvert que la mystérieuse victime avait environ 65 ans au moment de sa mort et qu’elle était vraisemblablement d’origine turque.