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Ces chercheurs étudiaient les léopards en Iran, ils ont été condamnés pour espionnage

Temps de lecture : 2 min

Ils utilisaient des caméras et des pièges photographiques pour observer plusieurs espèces en voie de disparition.

Leur travail se focalisait principalement sur le guépard asiatique et le léopard persan. | Martyn Seddon via Unsplash
Leur travail se focalisait principalement sur le guépard asiatique et le léopard persan. | Martyn Seddon via Unsplash

Arrêté·es en janvier 2018 pour espionnage, six des huit scientifiques iranien·nes de la Fondation pour la faune persane ont été condamné·es à une peine allant de quatre à dix ans de prison par un tribunal révolutionnaire à huis clos, ce mercredi 20 novembre. Un neuvième est mort en prison.

Ils ont été accusés par l'aile du renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique d'avoir utilisé leur recherche sur la protection de la vie sauvage en Iran comme couverture d'espionnage militaire. C'est principalement l'utilisation de caméras et de pièges photographiques pour surveiller des espèces en voie de disparition, comme le guépard asiatique et le léopard persan, qui leur a été préjudiciable.

Parmi les personnes condamnées, un scientifique qui avait la double nationalité irano-américaine, Morad Tahbaz, a écopé de dix ans de prison. Le directeur de la fondation, l'environnementaliste irano-canadien Kavous Seyed-Emani, est décédé en détention deux semaines après son arrestation. Les autorités ont déclaré qu'il s'était suicidé en prison, mais ses proches ont mis en doute ces affirmations.

Ces arrestations avaient provoqué un tollé de la part des organisations internationales, des personnalités scientifiques de soixante-six pays avaient envoyé une lettre à l'attention du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, afin de tenter de le convaincre des bonnes intentions de ces chercheurs, attestant que «les pièges photographiques sont un outil standard de surveillance de la faune».

Pression sur les scientifiques binationaux

Les arrestations, notamment des scientifiques binationaux, se sont multipliées depuis la sortie des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien. Selon Le Monde, la détention de ressortissant·es à la double nationalité par le régime servirait de moyen de pression sur les États occidentaux lors des négociations.

«Chaque fois que l'Iran veut renforcer ses moyens de pression contre les pays occidentaux, (…) il a recours à la prise d'otages pour négocier», a déclaré à l'AFP Alireza Nader, directeur du centre de réflexion New Iran basé à Washington. On compterait une dizaine de prisonnier·es avec une double nationalité soupçonné·es de complot à être actuellement derrière les barreaux.

En juin dernier, le Français Roland Marchal spécialiste de l'Afrique de l'Est et chercheur au Centre de recherches internationales des Sciences Po Paris, a été arrêté en même temps que Fariba Adelkhah, franco-iranien et spécialiste du féminisme et des réseaux religieux. Bien qu'aucune charge ne pèse officiellement contre eux, ils sont soupçonnés par les autorités iraniennes d'avoir porté atteinte à la sécurité de l'État.

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