«Sois gentil, pas méchant, c'est pas gentil d'être méchant...» Et si la clé de la longévité résidait dans les paroles chantées par l'inclassable Dewey dans la série télévisée Malcolm? Selon un groupe de scientifiques qui étudie les bienfaits de cette vertu, la gentillesse pourrait nous permettre de vivre plus longtemps.
Associée en psychologie à l'empathie, à l'altruisme et à la générosité, la gentillesse est parfois loin de faire partie de notre quotidien. L'Institut Bedari Kindness de l'Université de Californie à Los Angeles, où travaillent entre autres des anthropologues et des psychologues, s'efforce de comprendre les bénéfices de ce type de comportement en étudiant ses effets psychologiques et physiques ainsi que les mécanismes qui peuvent conduire à se comporter ainsi.
D'après les recherches de cet organisme, nous aurions tout intérêt à être gentil·les le plus souvent possible. «Avoir un comportement centré sur la gentillesse ou même réfléchir à la manière dont on peut être davantage aimable avec les autres fait baisser la tension artérielle», déclare Daniel Fessler, directeur de l'Institut. Parmi les autres avantages thérapeutiques figure le traitement de «la dépression et l'anxiété».
A contrario, évoluer dans un environnement hostile, où vous adoptez une attitude désagréable envers autrui, aurait pour conséquence d'augmenter votre stress, votre rythme cardiaque et in fine de «raccourcir littéralement votre vie».
Même avis pour Kelli Harding, médecin de l'Université de Columbia, qui estime que bienveillance et empathie «boostent le système immunitaire et aident globalement les gens à vivre mieux et plus longtemps». D'autres recherches ont aussi établi que les personnes qui font du bénévolat seraient moins sujettes à la dépression. Elles auraient tendance à «mieux évaluer leur sentiment de bonheur, leur qualité de vie et leur estime de soi», selon une étude publiée dans la revue Journal of Health and Social Behaviour.
Être gentil·le avec soi-même
Être gentil·le ne veut pas dire se promener tous les jours avec un sourire faussement mielleux, c'est surtout adopter un comportement honnête et bienveillant avec soi-même. «Il est souvent plus facile d'être gentil avec les autres qu'avec nous-mêmes», commente Kelli Harding à la BBC. Pourtant, prendre le temps de réfléchir à des pensées positives et s'autocomplimenter serait tout aussi bénéfique, d'après une étude publiée en 2019 et réalisée par les universités d'Exeter et d'Oxford.
«Il y a tellement d'occasions de favoriser la gentillesse envers soi-même et envers les autres, ajoute Kelli Harding. Sur son lieu de travail, à l'école ou encore à la maison.» Même des interactions à première vue triviales, comme sourire à un serveur dans un café ou lui demander comment il va, peuvent participer à son bien-être et au vôtre.