Une étude scientifique publiée dans le Scientific Reports au début du mois de novembre s'intéresse au probable lien entre la fonte des glaces en Arctique et la diffusion d'un virus, habituellement présent chez les animaux de l'Atlantique, aux loutres de mer et phoques de l’océan Pacifique.
À l'origine de cette étude, une biologiste californienne, Tracey Goldstein qui constate en 2004 qu'un virus pourrait avoir été transmis aux loutres de mer du Pacifique par des phoques européens. Les deux espèces présentent la même forme de morbillivirus à deux années d'intervalle. La chercheuse procède à une analyse génétique qui confirme le lien entre les deux épidémies. Pourtant, le morbillivirus se transmet habituellement par contact avec un animal infecté et les deux mammifères ne sont pas supposés se croiser.
Justement, en 2002, alors que les mers proches du cercle arctique sont censées être gelées à la fin de l’été, leur fonte crée un passage entre les deux océans. Pour la scientifique, il est tout à fait possible que les phoques européens se soient déplacés jusque-là avant de transmettre le virus.
De plus en plus courant?
On pourrait aussi envisager la possibilité qu'un autre animal migrateur se soit chargé de transmettre le virus, ou tout autre corps intermédiaire lié à la pêche par exemple.
Cependant, l’équipe de la chercheuse s’est aussi intéressée aux anticorps développés par les mammifères des deux océans. Elle estime qu'une espèce de phoque de l'Atlantique ayant développé une résistance au virus est responsable de sa propagation. Le virus est transmis aux loutres de mer du Pacifique quand un chemin en Arctique s'ouvre, ce qui est de plus en plus courant à cause du changement climatique.