Au cours de sa vie, une femme utiliserait environ 11.000 tampons ou serviettes hygiéniques pour un coût estimé à 3000€. À l'issue d'un vote au parlement, l'Allemagne a décidé cette semaine de réduire considérablement la taxe dite «tampon» sur les protections périodiques, de 19 à 7%, dès le 1er janvier 2020.
Jusqu'au 31 décembre, les serviettes et tampons seront encore classés en tant que produits de «luxe» et donc taxés à 19% alors même que «des produits comme le saumon, le caviar, les truffes, les nuits d’hôtels ou les trajets en taxi sont moins taxé» explique Nanna-Josephine Roloff, l’une des militantes à l’origine du vote, à CNN. Même les taxes sur les fleurs coupées, les tickets de bus et de trains, les animaux de compagnie ont été diminuées avant celles sur les tampons, cup et serviettes.
Ce sont plusieurs pétitions lancées ces dernières années qui ont permis d'aboutir à ce vote et notamment celle de Nanna-Josephine Roloff etYasemin Kotra qui a récolté 200.000 signatures.
Une action inédite a également aidé à attirer l'attention des parlementaires allemands. Une centaine d'exemplaires du Tampon Book leur a été envoyée, à l'intérieur du livre: une quinzaine de tampon –une manière habile de dénoncer la différence de taxation entre les livres (7%) et les protections menstruelles (19%).
Précarité menstruelle
Léna Dumont qui milite en France pour une TVA à 0% sur les protections périodiques estime le coût de celles-ci à environ 80 euros par an. Une somme trop élevée pour de nombreuses femmes. Selon un sondage Ifop pour Dons solidaires publié en mars 2019, 1,7 million de femmes manquent en France de protections hygiéniques alors même que ces produits sont taxés à 5% depuis 2016.
Dans le monde, la «taxe tampon» varie, les plus hautes sont pratiquées en Hongrie (27%), en Suède (25%), en Argentine (21%). La Colombie, le Royaume-Uni et la France appliquent un taux à 5%. Certains pays ont décidé de la supprimer comme l'Australie, le Canada, l'Irlande, le Kenya ou la Tanzanie.