Depuis quelques jours, le Royaume-Uni est dans tous ses états: le criminel le plus haï du pays est de retour derrière les barreaux, après avoir violé les termes de sa liberté conditionnelle.
Libéré en 2001 après avoir été condamné 8 ans auparavant pour le meurtre de James Bulger, 2 ans (il en avait 10), Jon Venables a eu droit à une nouvelle identité. Mais depuis l'annonce de cette deuxième incarcération, le Royaume débat avec ardeur pour déterminer s'il faut révéler ou non les raisons de cette arrestation, ainsi que le nouveau patronyme du meurtrier.
Alors que les tabloïds émettent des hypothèses sur la nature du délit (le Sunday Mirror parle de pédopornographie, le Daily Mail évoque des violences liées à la toxicomanie), certains citoyens s'activent pour faire eux-mêmes toute la lumière sur cette nouvelle affaire. Et ces initiatives collectives causent des dommages collatéraux. Ainsi, le Daily Mail raconte le calvaire de David Calvert, un père de famille pour 27 ans, soupçonné par plusieurs internautes d'être Jon Venables. Pris pour cible par des groupes sur Facebook (qui ont rassemblé jusqu'à 2.000 personnes), il a été obligé d'intervenir, en signalant qu'il avait déjà subi ces accusations en 2005.
Dans le Guardian, Elizabeth Butler-Sloss, la juge qui a garanti l'anonymat aux deux jeunes criminels au moment de leur libération, a mis en garde le public contre les risques de la transparence. «Il est extrêmement important de protéger son identité maintenant, notamment s'il est de nouveau libéré, parce que ceux qui voulaient sa peau en 2001 n'ont probablement pas changé d'avis», a-t-elle déclaré. Ses propos font suite aux prises de position du ministre de la Justice, Jack Straw, qui déclarait lundi: «Dévoiler des informations prématurément pourrait nuire à l'intégrité du processus judiciaire, et même mettre en péril les poursuites éventuelles».
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Image de une: Jon Venables et James Bulger / Reuters, HO Old