Depuis le mois de septembre, environ 500 vols qui devaient transporter des réfugié·es vers les États-Unis ont été annulés. Des centaines de personnes dont le statut de réfugié avait été approuvé ont vu leurs départs repoussés plusieurs fois en un mois.
En septembre, Donald Trump avait annoncé au Congrès américain qu'il avait l'intention de limiter le nombre de réfugié·es à 18.000 pour l'année 2020, soit le chiffre le plus bas depuis 1980. En 2016, le plafond était de 110.000. Ces restrictions adviennent alors que l'intervention militaire de la Turquie en Syrie a forcé près de 100.000 personnes à fuir vers des camps. Et puisque Trump n'a pas encore signé l'accord sur le nombre de réfugié·es, leur accueil est suspendu.
Les États-Unis «re-traumatisent»
Les organisations qui aident les réfugié·es à s'installer aux États-Unis sont confrontées à des situations difficiles. L'une d'elles, Bethany Christian Services, s'attendait à accueillir des mineurs non accompagnés et à les placer dans des familles. Or dans quatre cas, ces jeunes ont désormais plus de 18 ans, ce qui veut dire qu'ils devront continuer à attendre dans des camps de réfugiés au Nigeria et en Égypte.
À plusieurs reprises ces dernier mois, l'association a également dû dire aux familles déjà aux États-Unis que les proches qu'elles attendaient n'arriveraient pas au moment prévu. Les annulations de vol sont particulièrement inquiétantes pour les réfugié·es dont les examens médicaux et les contrôles de sécurité sont sur le point d'expirer.
Pour la directrice de l'ONG Refugee Council USA, Danielle Grigsby, les États-Unis sont en train de «re-traumatiser» des personnes qui étaient déjà traumatisées.
Trump a déclaré le 23 octobre qu'accueillir des réfugié·es venu·es du Moyen-Orient revenait à «importer du terrorisme». Le nombre de réfugié·es musulman·es aux États-Unis a particulièrement baissé depuis l'élection de Trump, passant d'environ 50% des personnes acueillies sous Barack Obama à environ 11%.
De nombreuses organisations d'aide aux réfugié·es qui travaillent avec le département d'État ont dû fermer. Selon le Refugee Counil USA, cinquante-et-un programmes ont disparu depuis l'élection de Trump et quarante-et-un autres ont suspendu leurs activités faute de personnes à accueillir.