Organiser une Coupe du Monde de football suppose de savoir gérer les à-côtés: comment occuper les quelques 500.000 visiteurs, que l'on suppose majoritairement mâles, entre les matchs? Les autorités sud-africaines se préparent à une forte augmentation de la prostitution et du trafic sexuel.
Pour y faire face, le gouvernement sud-africain a demandé, rapporte le quotidien britannique The Guardian, la constitution d'un stock additionnel d'un milliard de préservatifs. Les autorités britanniques y ont répondu en envoyant 42 millions d'unités.
Le sujet est d'autant plus critique qu'il y a dans le pays 5,7 millions de personnes atteintes du sida ou du VIH, l'un des plus forts taux au monde, et que l'afflux de visiteurs aux mois de juin et juillet représente une véritable bombe à retardement. Chaque année 450 millions de préservatifs pour homme sont distribués, mais l'utilisation de la capote a encore du mal à passer dans les moeurs.
La Fifa considère le sujet comme inévitable. Dans une conférence de presse le 1er mars, le secrétaire général de l'organisation, Jérôme Valcke a déclaré que la prostitution «arrivera. On ne peut rien y faire. Ce n'est pas un problème pour la Fifa: je dirais que c'est plus un problème pour vous, Sud-Africains. Si vous le considérez comme un problème.» Avant de conclure que le sexe existe dans n'importe quelle ville du monde.
La semaine dernière, la Central Drug Authority a déclaré que 40.000 prostituées supplémentaires pourraient se rendre en Afrique du Sud, de manière légale ou non.
En 2006, l'Allemagne avait également fait face à une augmentation importante de la prostitution: la construction de «performance boxes» et de «drive-in» dans différentes villes accueillant les matchs avaient créé la controverse. Mais les proportions étaient autres: plus de 3 millions de spectateurs s'étaient rendus en Allemagne.
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Image de une: Polish fan condoms, Flickr/IkeX.