Dan Hunt, un élu démocrate de la ville de Boston, a introduit une proposition de loi à l'assemblée du Massachusetts qui pénaliserait l'utilisation du mot «bitch», soit «salope».
La mesure propose d'ajouter deux phrases à la section de la loi de l'État sur les délits de troubles à l'ordre public: «Une personne qui utilise le mot “salope” pour accoster, importuner, insulter ou humilier une autre personne sera considérée comme fauteuse de trouble à l'ordre public. La violation de cette sous-section pourra être rapportée par la personne insultée ou par un témoin de l'incident.»
Les peines seraient similaires à celles encourues pour les autres délits de trouble à l'ordre public déjà définis par la loi du Massachusetts, soit des amendes de 150 à 200 dollars (environ 150 euros) ou un maximum de six mois de prison.
Le représentant Dan Hunt a expliqué que sa proposition avait été rédigée à la demande d'une résidente de son district et qu'il trouvait intéressant de voir comment le texte serait accueilli.
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La mesure n'a aucune chance de passer car elle constituerait une violation du premier amendement de la Constitution américaine, qui protège la liberté d'expression. Un professeur de droit a expliqué à Boston Magazine que s'il était légitime de vouloir lutter contre le harcèlement, il fallait le faire en visant des comportements, pas l'utilisation de certains mots.
En 2017, une conseillère municipale de New York avait tenté, en vain, de faire interdire le mot «bitch». Même si elle savait qu'une interdiction complète était impossible, elle pensait que le symbole était important. À l'époque, de nombreuses New-Yorkaises et New Yorkais avaient défendu le mot, expliquant que «bitch» était fréquemment utilisé entre ami.es de façons affectueuse et ironique.