Une personne prenant l'avion laisse derrière elle plus de 1,3 kg de déchets par vol, selon une estimation qui comptabilise les casques audio jetables, les couverts en plastique, les restes de nourriture et les déchets des toilettes. Pour inciter les voyageurs et les compagnies aériennes à remédier à ce problème, l'entreprise de design britannique PriestmanGoode a revisité le plateau-repas des avions, en remplaçant le plastique par des matériaux renouvelables comme le marc de café, les feuilles de bananier et le bois de cocotier. «Les déchets à bord sont un gros problème. Sachant que vous avez quatre milliards de passagers par an, tout s'additionne très vite», affirme Jo Rowan, directrice adjointe de la stratégie de PriestmanGoode, au New York Times.
L'Association du transport aérien international, une organisation représentant environ 300 compagnies aériennes, a mené une étude à l'aéroport d'Heathrow à Londres et a estimé que les compagnies aériennes ont généré environ 6,1 millions de tonnes de déchets en 2018. Ce nombre pourrait doubler au cours de la prochaine décennie.
Un emballage revisité
PriestmanGoode a pensé ses articles pour qu'ils soient légers à bord, car plus le poids d'un avion est élevé, plus les émissions de carburant sont importantes. Le plateau est composé de marc de café et d'écorces. Les plats sont fabriqués en son de blé pressé et une cuillère-fourchette en bois de cocotier remplace les couverts en plastique. Les couvercles des plats sont en feuilles de bananier pressées pour les salades et les plats d'accompagnement, et en gaufrette comestible pour les desserts.
D'après Jo Rowan, l'objectif est «de conduire les gens à réfléchir à la façon dont ils voyagent et de mener les compagnies aériennes et les fournisseurs de services à réfléchir à ce qu'ils offrent». Les produits de PriestmanGoode sont pour l'instant disponibles uniquement au Design Museum de Londres, pour l'exposition «Get Onboard: Reduce. Reuse. Rethink» [Montez à bord: Réduisez. Réutilisez. Repensez], jusqu'en février.
Puisque les consommateurs et consommatrices sont de plus en plus conscient·es de l'impact environnemental démesuré du transport aérien, les compagnies aériennes s'engagent publiquement à réduire leur empreinte écologique. Alaska Airlines, Ryanair et British Airways ont annoncé publiquement vouloir réduire leurs déchets. Air France a déclaré qu'elle éliminerait 210 millions d'articles en plastique à usage unique comme les gobelets et les touillettes d'ici la fin de 2019.