Les cas recensés de harcèlement sexuel dans le métro londonien ont augmenté de 42% au cours des quatre dernières années, d'après une étude récente.
Ces nouveaux résultats inquiétants sont l'occasion pour le Guardian de mettre en lumière un rapport publié en 2018 par l'ONG humanitaire Plan International, qui a révélé que le harcèlement sexuel représente le premier risque pour la sécurité des filles et des femmes dans le monde. Il reste encore un long chemin à parcourir pour mettre fin à ces agissements.
Selon le rapport, c'est à Bogota, la capitale de la Colombie, que le risque de harcèlement sexuel est le plus élevé, suivie de très près par Johannesburg, en Afrique du Sud, puis New Delhi en Inde. Stockholm, la capitale de la Suède, est la ville la plus sûre en matière de harcèlement sexuel, suivie par New York et Dublin.
Dans le cadre d'un autre travail de recherche, Plan International a demandé à des filles et des femmes de cinq villes (Delhi, Kampala, Lima, Madrid et Sydney) d'utiliser la géolocalisation pour épingler les lieux qu'elles aiment et les endroits où elles ne se sentent pas en sécurité ou à l'aise. Les gares ferroviaires et routières ainsi que les arrêts d'autobus se sont avérés être des endroits où le frottement et le harcèlement sont courants.
Enjeu d'éducation
«Le harcèlement et les abus sexuels incessants sont la norme quotidienne pour tant de jeunes femmes et de jeunes filles dans les rues, a déclaré Anne-Birgitte Albrectsen, PDG de Plan International. Nous avons entendu la même histoire dans chacune des cinq villes que nous avons étudiées: les jeunes femmes ont peur pour leur sécurité physique et sont en colère parce que ce harcèlement et cette intimidation ne sont pas pris au sérieux. Le harcèlement ne devrait pas être considéré comme faisant partie d'une vie “normale” pour les filles et les jeunes femmes. Ce n'est pas un amusement inoffensif.»
Pour Andrea Simon, la responsable des affaires publiques de la coalition End Violence Against Women, «il n'est pas seulement question de prévention, mais d'éducation. Nous avons besoin d'un changement sociétal plus large sur la façon dont les hommes et les femmes interagissent, et d'enseigner aux jeunes que ce comportement n'est pas acceptable. Nous poussons le gouvernement à inclure la violence contre les femmes et les filles dans les cours sur le sexe et les relations dans les écoles».
De son côté, l'organisation Hollaback! vise à former les personnes qui assisteraient à des scènes de harcèlement à intervenir. Emily May, sa cofondatrice, indique qu'«il peut simplement s'agir de demander à quelqu'un si tout va bien ou d'entamer une conversation avec la personne que vous croyez victime d'agression. Parfois, cela peut être une distraction suffisante pour briser le moment et rassurer la personne. De petites actions peuvent s'ajouter à un grand changement dans la culture.»