Selon une étude publiée le 2 octobre par l'Office de la propriété intellectuelle au Royaume-Uni, les femmes inventrices ne représentent pas plus de 13% des demandes de brevets déposées dans le monde entier. Cela fait une femme pour sept hommes.
D'après Penny Gilbert, associée du cabinet d'avocats Powell & Gilbert spécialisé dans la propriété intellectuelle, «si nous voulons qu'un plus grand nombre de femmes déposent des brevets, il faudrait qu'elles soient plus nombreuses à entreprendre des études à l'université et à faire carrière dans la recherche».
Malgré les efforts entrepris pour les encourager à s'engager dans les études scientifiques, les femmes continuent de n'occuper qu'un quart des postes dans le domaine des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques.
En observant de plus près les résultats sur la période allant de 2013 à 2017, plus de 70% des brevets déposés le sont par des équipes exclusivement masculines et par des hommes individuellement. Les équipes mixtes –c'est-à-dire avec au moins une femme en leur sein– représentent un peu plus de 20% des brevets déposés, tandis que les femmes seules ou les équipes uniquement féminines n'ont déposé respectivement que 4,5% et 0,3% des demandes.
Plafond de verre blindé
Même lorsqu'elles déposent une demande de brevet, les femmes sont moins susceptibles de la voir acceptée, comme l'ont démontré des chercheurs de l'université de Yale. Avec un nom à consonance féminine, les chances d'obtenir une approbation sont plus minces. Puisque les femmes scientifiques ont deux fois moins de chances d'obtenir un brevet –selon une étude de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle– elles sont également moins enclines que leurs confrères à en faire la demande.
L'exemple à suivre vient peut-être des biotechnologies, un domaine dans lequel 53% des brevets déposés comptent au moins une inventrice, à l'image de la docteure Ann Tsukamoto, qui a mis au point une méthode pour isoler les cellules souches en 1991. Penny Gilbert suggère de mettre en valeur les inventrices telles que Tsukamoto afin d'encourager les femmes à devenir des scientifiques et inventrices de renom. «Nous devrions applaudir le fait que certains des plus grands scientifiques et inventeurs de l'histoire ont été des femmes –de Marie Curie et Rosalind Franklin à Grace Hopper, inventrice de la programmation informatique, en passant par Stephanie Kwolek, l'inventrice du Kevlar.»
Le rapport prévoit qu'au rythme actuel, la parité ne sera pas atteinte avant 2070. Ce qui laisse le temps à toutes les femmes qui ne sont pas (encore) scientifiques de se réorienter vers ce domaine afin de mettre au point de brillantes inventions.