Les enfans sont capables d'être très cruels. Cette cruauté est le sujet de nombreux films: en général le bourreau a des parents défaillants et finit par regretter ces actions en nous faisant verser une petite larme.
«Pendant longtemps, dans la recherche, nous avons pu penser qu'il n'y avait qu'un type de harceleur: un enfant très agressif avec des problèmes d'estime de soi, souvent issu d'un environnement familial négligeant», explique Dorothy Espelage, professeure à l'université de Caroline du Nord à BBC Future. La définition du harcèlement scolaire a cependant évolué ces dernières années, il est défini comme une forme d'agression entre individus qui ont différents niveaux de pouvoir. Et la question du pouvoir est cruciale, elle est souvent centrée autour de la popularité. La chercheuse estime donc qu'un environnement familial violent ne rend pas forcément un enfant agressif, d'autant plus s'il est bien accompagné ensuite par l'école.
«Je me sentirais bien car j'aurais l'attention des autres»
Ces dernières années, un nouveau profil d'enfant bourreau a été établi: celui d'un être malicieux, avec de fortes habiletés sociales, du charisme, un enfant qui peut même être aimé par ses professeurs. «Les harceleurs socialement dominant veulent être des chefs, et pour y arriver, ils rejettent certains enfants de la hiérarchie», résume simplement Espelage. Ils sont capables de passer d'une attitude à une autre très facilement.
Dans un travail de recherche réalisé en Italie et en Espagne, des scientifiques ont demandé aux enfants de se mettre à la place du harceleur le temps de quelques exercices. Les enfants ont catégorisé leurs camarades: victime, harceleur, ou marginal. Dans la plupart des cas, celles et ceux qui étaient identifiés comme des harceleurs montraient un manque d'empathie dans leurs réponses au questionnaire de mise en situation de harcèlement scolaire: «Je me sentirais bien car j'aurais l'attention des autres», «Je ne me sens pas coupable parce que je n'y pense pas».
Dans le cas du cyberharcèlement, l'enfant est encore plus à distance et ressent un faux sentiment de célébrité exlique la professeure Espelage. L'environnement scolaire reste déterminant, plus la relation entre professeurs est bonne et communicative, moins il y a de harcèlement scolaire. Elle recommande également les programmes de mentorat entre élèves de différents âges.