Une étude, publiée dans le JAMA Network, a examiné les données de soixante-et-une études parues antérieurement et comptabilisant au total 20 millions d'accouchements. Les scientifiques ont constaté que la naissance par césarienne présentait 33% de risques supplémentaires d'autisme et 17% de risques supplémentaires de troubles du déficit de l'attention, par rapport à la naissance par voie basse.
Les problèmes de santé de la mère, les problèmes de développement pendant la grossesse, la prématurité ou les accouchements difficiles sont des facteurs qui peuvent affecter le développement neurologique de l'enfant né par césarienne.
Selon Tianyang Zhang, doctorante en neurosciences cliniques à l'Institut Karolinska de Stockholm et première autrice de l'article, de précédentes recherches avaient montré diverses associations entre l'accouchement par césarienne et les ennuis de santé à long terme, notamment des taux élevés d'obésité et d'asthme chez les enfants. Bien que la recherche ait trouvé un lien entre l'accouchement par césarienne et l'autisme et les troubles du déficit de l'attention, elle n'a pas établi d'association significative avec les tics, les troubles obsessionnels compulsifs ou les troubles alimentaires.
Peu de fonds de recherche
L'étude se basant sur des observations, le lien établi ne signifie pas que la césarienne est la cause de l'autisme et des troubles du déficit de l'attention. Le docteur Aaron B. Caughey, président du département d'obstétrique et de gynécologie de l'Oregon Health & Science University, a déclaré qu'un certain nombre d'hypothèses ont été avancées sur ce qui pourrait causer les associations entre césarienne et problèmes à long terme. Mais la recherche est encore très limitée et difficile à mener du fait du manque de fonds de recherche alloués aux femmes enceintes et aux enfants.
L'accouchement par césarienne peut sauver une mère, son bébé, ou les deux. Selon la docteure Ana Pilar Betran, médecin chargée de l'hygiène hospitalière au département de la médecine de la reproduction et de la recherche à l'Organisation mondiale de la santé, il y a tente ans, «nous ne pensions même pas à ces autres effets à long terme: asthme, obésité». La recherche s'intéressait plutôt aux taux de mortalité des mères et des nourrissons et aux autres risques à court terme.
De nombreux parents d'enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux s'inquiètent des causes et s'interrogent, entre autres, sur les liens génétiques, les expositions environnementales, les antécédents de grossesse et de naissance. C'est pourquoi cette étude devrait permettre de faire avancer la recherche et de mieux comprendre comment et pourquoi ces associations se produisent.