Mallory Grossman était une collégienne américaine de 12 ans. À son entrée dans le secondaire, elle est devenue la cible d'un harcèlement collectif. Ses camarades de classe prenaient des photos d'elle à son insu et les postaient en ligne avec des commentaires haineux. «Ils l'appelaient par des noms horribles, lui disaient qu'elle n'avait pas d'amis et lui demandaient quand est-ce qu'elle allait se tuer», se rappelle sa mère, Dianna Grossman.
Malgré plusieurs signalements à la direction de son établissement, le harcèlement a continué jusqu'au point de non-retour. Mallory s'est suicidée le 14 juin 2017.
Souvent minimisé
Un rapport du Pew Research Center révèle que 59% des ados américain·es ont déjà été harcelé·es en ligne et une majorité pense que les professeur·es, les responsables des réseaux sociaux et les dirigeant·es politiques ne parviennent pas à les aider.
Le cyberharcèlement peut prendre plusieurs formes: commentaires malveillants, propagation de rumeurs, menaces, incitation au suicide, usurpation d'identité au moyen d'un faux compte, etc.
L'impact de cette forme de harcèlement est souvent minimisé car il n'y a pas de marques physiques. «Les gens se sentent intouchables derrière un écran d'ordinateur et les choses peuvent dégénérer très rapidement, se traduisant souvent sous la forme d'une foule d'enfants qui postent des commentaires cruels», affirme la docteure Mildred Peyton, spécialiste en harcèlement.
Plusieurs signes
Pour repérer du cyberharcèlement, voici quelques recommandations d'expert·es.
Certains signes peuvent être révélateurs: une mauvaise humeur lorsque les ados sont en ligne, une soudaine augmentation ou réduction du temps passé sur internet, l'isolement, l'anxiété ou l'évitement de situations sociales, l'écran qui change ou s'éteint en présence d'un parent, des difficultés de concentration, des résultats scolaires fluctuants.
Lorsque vous faites face à un cas de cyberharcèlement, prenez une capture d'écran du commentaire en incluant le plus d'informations possibles sur la personne et le site en question. Apportez ensuite ces preuves à la direction de l'école et faites un signalement au site ou à l'application utilisée. Il est aussi important de discuter avec son enfant pour le sensibiliser et qu'il n'adopte pas ces comportements.
Si votre enfant en est victime, il faut communiquer avec lui pour lui faire comprendre que ce n'est pas sa faute, qu'il ne faut pas ignorer la situation mais en parler et la dénoncer. Dans certains cas, il faut aussi le dissuader de se faire justice lui-même. Le harcèlement étant susceptible d'avoir un effet significatif à long terme, assurez à l'enfant la possibilité de consulter un·e thérapeute.