En 2007, une étude menée par la Haute autorité de santé estimait que 4,7% des Français·es souffraient ou avaient souffert de phobie sociale au cours de leur vie. Aux États-Unis, le chiffre s'élèverait à 12% de la population.
La phobie sociale, aussi appelée anxiété sociale, est devenue au fil du temps l'un des troubles psychiatriques les plus fréquemment diagnostiqués. Touchant notamment les autistes, elle se caractérise par la peur de prendre la parole en public, de se tromper et d'être jugé·e par les autres –un stress permanent qui amène petit à petit l'individu à éviter et à fuir les situations sociales.
Pour la combattre, le corps médical propose généralement de réaliser différents exercices de détente ou une thérapie cognitivo-comportementale basée sur l'affirmation de soi. Il existe également des traitements médicamenteux.
Des scientiques suggèrent aujourd'hui une solution plus surprenante (et illégale dans la majorité des pays du monde): les drogues psychédéliques, comme les champignons hallucinogènes, la kétamine, le LSD et surtout la MDMA.
Psychothérapie assistée
Des travaux de recherche de plus en plus nombreux se penchent sur les effets de la MDMA sur notre cerveau.
Une étude de 1998 observe par exemple que la drogue entraîne chez les personnes qui en consomment «une sensibilité accrue aux émotions, une ouverture de soi accentuée et un sentiment d'intimité avec les autres».
Une autre étude publiée en 2018 montre que la phobie sociale des personnes autistes ayant suivi une psychothérapie accompagnée de doses de MDMA a été significativement réduite.
Évidemment, ce dispositif prévoit une prise de MDMA strictement contrôlée et encadrée par des professionnel·les de santé compétent·es. «Il faut beaucoup de soutien et d'intégration pour donner un sens à de telles expériences», affirme à ce titre Ben Sessa, un psychiatre qui étudie et pratique la psychothérapie assistée par MDMA.
Le spécialiste insiste sur le fait que «les gens ont désespérément besoin d'aide. Ils constatent de plus en plus que les options psychopharmacologiques traditionnelles les laissent tomber, alors ils se tournent vers d'autres options, même celles qui sont illégales».
Malgré des résultats prometteurs à l'étranger, tout travail de recherche sur l'utilisation de drogues psychédéliques pour soigner des troubles mentaux reste rigoureusement interdit en France.