C'est une première au Mexique. Un tribunal de Mexico a ordonné à l'autorité sanitaire du pays, la Cofepris, de donner la permission à deux personnes de consommer de la cocaïne, mais pas d'en acheter ou d'en vendre. L'autorité sanitaire a déclaré que des mesures avaient déjà été prises afin de bloquer cette décision de justice. Le cas doit désormais être examiné par un panel de juges.
L'organisation Mexique uni contre la criminalité (MUCD) est à l'origine de ce procès. Sa mission est d'en finir avec la «guerre contre la drogue» et toute la violence qu'elle génère.
Ce procès fait partie de la stratégie de cette association pour légaliser les stupéfiants afin de lutter contre la criminalité liée aux trafics. Il intervient dans un contexte politique potentiellement favorable. Le président Andrés Manuel López Obrador a promis de réformer l'approche prohibitionniste de la drogue, qu'il qualifie d'«intenable» en raison de la violence et des problèmes de santé publique qui en découlent.
Gestion alternative des drogues
En 2018, on a dénombré 33.341 homicides liés à la drogue au Mexique, un chiffre en augmentation.
Dans un communiqué, la MUCD a déclaré que ce cas représentait «une étape importante dans la lutte pour la construction d'une gestion alternative des drogues, afin de permettre [au Mexique] de rediriger ses efforts de sécurité et mieux s'occuper de la santé publique».
Ce processus de légalisation de la cocaïne est très incertain. Pour le cannabis, il a fallu trois ans avant qu'une affaire similaire atteigne la Cour suprême, laquelle a déclaré en 2018 que l'interdiction du cannabis récréatif était anticonstitutionnelle. Dans le cas de la cocaïne, il est plus probable que les juges décident que les risques de santé publique sont trop élevés.