Il y a deux ans, Majorque votait une interdiction partielle des corridas sur son territoire, empêchant la mise à mort des taureaux. Le Tribunal suprême espagnol vient de statuer contre cette interdiction, estimant que la mise à mort constituait une part essentielle des spectacles tauromachiques.
Ce vendredi, le Colisée Baléare de Majorque célébrait donc son 90ème anniversaire en accueillant avec quatre matadors renommés son premier combat depuis deux ans.
La difficile agonie de la corrida
«Nous sommes convaincus que la fin de la corrida est déjà là et qu'il s'agit du dernier souffle d'un spectacle mourant», a déclaré à la BBC Francisco Vásquez Neria, de AnimaNaturalis, une organisation latino-américaine de défense des animaux.
En Espagne, la corrida est protégée par la Constitution comme faisant partie du «patrimoine culturel immatériel», un argument constamment mobilisé par les aficionados face aux demandes récurrentes d'interdiction de ces combats.
Si leur nombre diminue, des centaines de corridas ont toujours lieu chaque année en Espagne, en dépit des demandes de l'ONU, qui souhaite interdire la participation des moins de 18 ans. En 2010, la Catalogne avait banni la tauromachie de toute la région, avant que le Tribunal suprême ne lève l'interdit, six ans plus tard. Seules les îles Canaries ont maintenu leur interdiction, prononcée en 1991.
En France, la pratique a fortement perdu en popularité, mais est toujours légale sur une partie du territoire, notamment dans le Midi. L'alinéa 7 de l'article 521-1 du Code pénal dispose toujours que la condamnation pour cruauté animale n'est «pas applicable aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée».