Pendant les dix-huit premiers mois de la vie de ma fille, chaque fois que nous partions faire nos courses au marché de produits locaux nous la placions dans un porte-bébé Ergobaby, ce qui me permettait de pousser un chariot rempli de courses. Quand elle est devenue trop grande et vigoureuse pour être transportée dans l'Ergo, j'ai dû prendre une décision: allais-je l'attacher dans une poussette et tenter de faire tenir toutes les courses dans un panier plus petit? Ou la laisser marcher pour pouvoir garder mon gros chariot, accessoire bien pratique auquel je m'étais attachée? J'ai pensé qu'il serait bénéfique pour une petite citadine de s'entraîner à marcher au milieu d'autres gens. J'ai choisi la deuxième option.
Ma fille restait en général à côté de moi et me tenait la main quand je lui demandais. Un jour, elle a vu d'attirants petits caramels exposés pile au niveau de son nez sur un étal un peu plus loin dans une allée. Elle est partie comme une flèche et a slalomé entre les gens en ignorant superbement mes appels. Cette même semaine j'ai lu l'histoire tragique advenue dans la ville de Kansas City (Missouri) à un petit garçon de 3 ans qui avait échappé à la surveillance de ses parents. En traversant une rue très animée il avait trouvé la mort après avoir été percuté par un camion. Il n'y avait pas de voiture autour de nous quand ma fille s'est mise à courir. S'il y en avait eu? C'est à ce moment-là que j'ai subitement compris pourquoi certaines personnes utilisaient des laisses pour les enfants et que je me suis demandé pourquoi je m'étais toujours dit que je n'étais pas ce genre de mère prête à en utiliser une.
J'ai demandé aux membres de notre groupe Facebook Slate Parenting de me raconter leurs histoires de laisses et de harnais pour enfants. J'ai découvert qu'ils étaient bien plus couramment utilisés que ce que j'aurais cru possible. Les raisons étaient plutôt diverses. Voici un aperçu du genre de réponses que j'ai reçues: «J'avais un tout-petit et un nouveau-né. Je venais juste d'accoucher. Physiquement, j'étais incapable de courir après mon enfant. J'ai de l'arthrite et je ne peux pas facilement lui tenir la main. Je trouve qu'ils font plus d'exercice en laisse que s'ils restent dans la poussette. Une poussette, c'est très compliqué à manier dans ma ville. Mon enfant est autiste (ou un TDAH) et il s'enfuit.»
L'une des membres, Julia Schmidt Harris, a avancé un argument typique des parents convaincus par l'utilisation des harnais: «J'ai toujours dit que je n'utiliserais jamais de laisse. Jusqu'au jour où nous avons visité le Grand Canyon avec notre petit garçon, un enfant obéissant mais qui n'avait jamais que 4 ans. Avant de partir, j'ai découvert ce qui est probablement une évidence pour tout le monde, mais qui était une nouvelle terrifiante pour moi: il n'y a pas de barrières au Grand Canyon. Si des adultes tombent et se tuent, étais-je prête à me fier à son obéissance pour m'assurer de sa sécurité? Pas question.»
Au beau milieu de toutes ces affirmations, quelques personnes sont néanmoins intervenues pour faire des commentaires négatifs, tels que «les enfants sont des gens, pas des biens» ou «les enfants sont des personnes, pas des chiens». Je me suis rendu compte que sans avoir jamais vraiment envisagé la question en détail, inconsciemment c'était exactement de ce genre de jugement dont j'avais peur. C'était pour cela que je n'avais même pas envisagé de harnais. J'avais pourtant été confrontée au gouffre que représentent les années qui séparent l'ère du porte-bébé et du confinement tranquillement consenti et prolongé à la poussette, et l'âge indéterminé où, enfin, je pourrais faire davantage confiance à la capacité de contrôle des impulsions du cerveau de mon enfant. (On me dit que c'est bientôt. À 4 ans? Peut-être 5 ans? Je suis preneuse de toutes les infos sur la question.)
Face à la tempête que ma requête à déchaîné dans le groupe Facebook, je me suis aperçue que, d'une certaine manière, la laisse pour enfant était devenue un sujet explosif dans la guerre des cultures parentales. Comment en est-on arrivé là? Y a-t-il un moyen de savoir avec certitude qui a raison?
Opinion versatile
S'il ne semble pas encore exister d'étude universitaire exhaustive sur leur histoire, ce que j'ai trouvé laisse penser que la laisse ou le harnais pour enfants ont pu être inventés dans les années 1930. En 1939, la une du magazine Woman's Home Companion arborait l'illustration d'un magnifique bambin aux joues roses portant un harnais. Ce choix de couverture, j'imagine, signifiait que ce genre de harnachement était socialement acceptable à cette époque. (Hypothèse, pour ce qu'elle vaut, renforcée par les anecdotes des personnes qui contribuent depuis le plus longtemps au groupe de parentalité de Slate.com et qui ont raconté que leurs parents utilisaient des laisses vers le milieu du siècle sans craindre d'être mis au pilori). Ce n'est qu'autour de la fin des années 1980 ou du début des années 1990 que l'opinion publique s'est érigée contre les laisses pour enfants.
«Garder un bébé qui peut marcher attaché dans sa poussette le protège peut-être, mais ça le prive de ses moyens et cela entrave son développement», décrétait le Dr Benjamin Spock dans Comment soigner et éduquer son enfant (édition de 1973). «Certains parents trouvent le harnais fort pratique pour faire les courses et se promener à cet âge. Il ne faut pas l'utiliser pour l'attacher à un endroit fixe trop longtemps.» («L'attacher»? Elle est pas mal celle-là.)
Dans les années 1990, la laisse se fait pudique en associant utilité et amusement.
En 1992, le médecin avait modifié ce paragraphe et introduit une nuance de prudence. «Certains parents ont l'impression qu'on va les accuser de traiter leur petit comme un chien si l'enfant porte un harnais et qu'ils tiennent une “laisse” attachée à ce harnais en public, écrit Spock, dont la suite des propos laisse penser que le médecin est un peu perdu. Il me semble que le parent qui se retrouve avec un tout-petit extrêmement actif, particulièrement s'il y a un autre enfant plus jeune dans la famille, peut utiliser ce type de harnachement comme une mesure de sécurité très efficace en faisant ses courses au supermarché ou dans d'autres lieux où les bambins peuvent facilement se faire du mal, à eux ou aux marchandises.»
Il suffit de regarder la télévision pour constater que l'opinion publique s'est mise à juger les laisses vers cette époque. En 1992, l'épisode des Simpsons «Le retour du frère prodigue» a fourni aux ennemis de la laisse une référence culturelle des plus fiables.
Dans ce dessin animé, le demi-frère de Homer met au point un appareil qui traduit le babillage des bébés en langage adulte intelligible. Dans un salon sur les bébés, alors qu'il est en train d'en faire l'article, un enfant tenu en laisse passe à côté de l'appareil et gazouille quelque chose que l'appareil traduit ainsi: «Cette laisse nous avilit tous les deux.»
Les années 1990 ont aussi vu l'avènement de la laisse-jouet. Le design des anciens se contentait d'être utilitaire. À ce moment-là, l'objet se met à associer utilité et amusement, ce qui permet aux parents de couvrir d'un voile ludique la laisse du marmot (aujourd'hui, une version populaire de ce produit combine laisse et joli sac à dos rigolo). Dans un brevet pour «dispositif associant jouet et lien de sécurité pour enfant» enregistré en 1995, l'inventeur met en avant la possibilité de camoufler son aspect laisse de chien: «Il restreint la portée de mouvement d'un enfant tout en permettant de ranger des objets, de divertir et d'être socialement acceptable.» (En gras dans le texte.)
Des effets encore inconnus
Existe-t-il des données pour étayer ce sentiment aujourd'hui banal que la laisse a un côté humiliant? J'ai demandé à Ben Hoffman, pédiatre et président de l'American Academy of Pediatrics' Council on Injury, Violence, and Poison Prevention, s'il existait des recherches sur les effets de l'utilisation des laisses pour enfants. Sa réponse fut qu'à sa connaissance, il n'y en avait pas. Faute de données, il était aussi peu certain que moi que les laisses étaient «mauvaises»: «Nous savons une foule de choses sur le développement des enfants et sur le fait qu'ils sont extrêmement impulsifs et rapides. Leur curiosité est inépuisable et ils cherchent des opportunités pour apprendre les limites.»
Dans un sens, a-t-il poursuivi, utiliser une laisse les prive de ces opportunités. Et d'ajouter que lui et sa femme avaient choisi de ne pas tenir leurs enfants en laisse avant de s'empresser de préciser qu'il s'agissait d'une option personnelle. «Cela nous aurait donné l'impression de traiter nos enfants comme des animaux de compagnie. Je ne suis pas en train de dire que c'est comme ça que d'autres parents le voient. Je ne veux pas porter de jugement.» Il semblait prêt à accepter l'idée qu'une laisse puisse être acceptable de façon ponctuelle: «Je préfère penser que la laisse peut être une mesure exceptionnelle plutôt que la norme.»
J'étais curieuse de connaître l'avis de l'autrice Janet Lansbury, experte en parentalité et probablement la représentante la plus éminente de l'école de pensée «parentalité respectueuse». Cette école est motivée par une association d'idées qui me paraissent parfois absolument logiques –je jure être un parent 75% plus heureux grâce à la lecture du livre de Lansbury– et d'autres fois formidablement déroutantes. Dans ce genre de parentalité autoritaire (mais pas autoritariste, ni permissive), l'idée est de traiter l'enfant avec dignité tout en gardant à l'esprit les stades de son développement et en faisant preuve de fermeté dans l'établissement des rythmes et des limites lorsque cela s'avère nécessaire. La confusion, pour moi en tout cas, se trouve dans la partie «lorsque cela s'avère nécessaire». La laisse pour enfant est-elle «respectueuse» parce qu'elle reconnaît que le contrôle des impulsions d'un petit n'est pas très bien développé et que son corps a envie de courir? Ou est-elle «irrespectueuse» parce qu'elle affiche clairement le statut subordonné de l'enfant aux yeux du monde?
«Je suis détendue parce que je ne suis plus obligée de rester accrochée à mes mômes pour qu'il ne leur arrive rien.»
Lorsque je lui ai posé la question, Lansbury s'est montrée moins intéressée par le fait de répondre par oui ou par non que par la manière dont la laisse peut être utilisée. Elle a abordé la question de l'influence d'un harnais sur le lien entre un parent et un enfant. L'autrice a ajouté son grain de sel aux observations de Hoffman relatives aux moments d'apprentissage provoqués lorsque l'on sort en public avec un enfant en bas âge non tenu en laisse. «Nous voulons que les enfants apprennent qu'il n'est pas possible de n'en faire qu'à sa tête et de s'arrêter en cours de route ni de ne plus tenir compte des personnes qui les entourent» (oui ma fille, même s'il y a du caramel).
Lansbury encourage l'adulte à tenir la main de l'enfant pour lui transmettre une sensation de chaleur: «Même au milieu d'une foule dans une situation un peu stressante, l'enfant établit une connexion avec l'adulte qu'il aime. Ce geste lui signifie qu'il n'est pas seul au milieu de ce grand groupe de gens. Que l'enfant et le parent font attention l'un à l'autre.» On peut aussi maintenir cette connexion par d'autres moyens: en lui tenant la main et en ayant recours à la laisse en renfort au cas où; en lui parlant de vos projets et de ce que vous attendez de lui avant de sortir; en lui expliquant ce que vous faites en temps réel.
Des parents d'enfants atteints de troubles sensoriels lui ont confié que ces derniers supportaient mal qu'on leur tienne la main fermement. (Une contributrice du forum Circle of Moms, à propos de son expérience de parent d'enfant autiste qui utilise une laisse, écrit: «Mon fils aime la mettre lorsqu'il marche parce qu'il ne supporte pas que je l'attrape ou que je lui tienne la main. […] Il est capable de courir très vite et il ne va pas revenir simplement parce qu'on l'appelle.» «J'essaie toujours de comprendre la situation de chacun et de garder l'esprit ouvert sur les circonstances dans lesquelles cela pourrait fonctionner, explique Lansbury. Parce que le plus important, c'est que le parent puisse respirer et être à l'aise.»
Ce dont elle parle ici, c'est de faire ce qu'il faut pourvu de rester vigilant, mais calme et en capacité de réfléchir –cet état d'esprit optimal quand on a un tout-petit, si facile à atteindre quand les circonstances sont simples mais qui devient exponentiellement compliqué à mesure qu'on ajoute des variables à la situation. Chez certains parents, la laisse semble avoir cet effet. «Je les ai emmenés avec moi quand j'ai acheté les laisses, écrit la mère de deux enfants en bas âge dans le forum Circle of Moms au sujet de sa décision de harnacher ses deux enfants pour les emmener faire des courses. J'aimerais pouvoir vous montrer à quel point la tension est retombée. [...] Je suis plus détendue parce que je ne suis pas obligée de rester accrochée à mes mômes pour qu'il ne leur arrive rien. Ils ne sont pas tout le temps agrippés à moi et à se battre parce qu'il n'y a pas de place pour l'autre. Nous sommes tous un peu plus décontractés pour faire les courses.»
Question de classe
Faire honte aux parents qui utilisent des laisses pour enfants dépend de la classe sociale dont les personnes qui émettent ce jugement sont issues. Dans son étude de 2010 sur les attitudes des parents envers les moyens technologiques de surveillance et de contrôle des enfants, Parenting Out of Control: Anxious Parents in Uncertain Times [La parentalité hors de contrôle: Parents anxieux en des temps incertains], la sociologue Margaret K. Nelson n'a pas interrogé les parents interviewés –classés par elle en groupes «classe moyenne supérieures», «classe moyenne» et «classe ouvrière»– sur les types de harnais pour enfants dont je parle ici.
En revanche, elle a inclus une section sur les systèmes de localisation électroniques qui venaient juste d'être mis sur le marché: vous possédez un appareil, votre enfant est équipé de l'autre. Votre unité sonne lorsque votre enfant s'éloigne d'une certaine distance puis vous permet de le localiser. Cette technologie étant toute nouvelle à l'époque, les parents de cette étude ne parlaient pas de leur expérience mais réagissaient à la description de ce que ces dispositifs permettaient de faire.
Nelson a découvert que les réactions des personnes qui participaient à propos de ce genre de système reflétaient l'existence d'un vaste fossé entre les classes. Les parents des classes moyennes supérieures rejetaient nettement toute idée de localisateur d'enfant. Nelson écrit qu'ils étaient «engagés dans des méthodes alternatives de contrôle» et pensaient que «l'apprentissage psychologique et moral dirigé par les parents» valait mieux que «la contrainte physique». Elle a écouté ces parents décrire ce qu'ils pourraient faire à la place pour éviter que leur enfant ne s'aventure trop loin dans un parc. «Ils sont clairement convaincus de la nécessité d'établir un contrôle très tôt; ils écartent l'idée que changer les gens peut finalement être davantage “dominateur” que de modifier la situation, observe Nelson. Ces mêmes parents qui s'inquiètent à l'idée de trop pousser leurs enfants, et trop tôt, sont également persuadés qu'ils sont capables d'agir comme des adultes alors qu'ils sont très petits.»
«J'en suis réduite à me dire que ça plaît aux gens de voir une maman en difficulté.»
L'idée a un peu plus intéressé les parents des classes ouvrières et moyennes. Nelson souligne cependant que moins de la moitié d'entre eux se sont montrés prêts à utiliser ce genre de localisateur. Ceux qui étaient ouverts à l'idée, écrit Nelson, «le voient de façon très simple, comme quelque chose qui leur faciliterait la vie».
Faire honte aux parents qui utilisent laisses et harnais s'aligne définitivement avec notre idéologie de «maternité intensive» telle qu'elle est définie par la sociologue Sharon Hays dans son livre de 1996 The Cultural Contradictions of Motherhood [Les contradictions culturelles de la maternité]: un mode de pensée qui met l'accent sur la responsabilité individuelle des mères tout en insistant sur le fait que la maternité doit être coûteuse, difficile et épuisante, simplement «parce que c'est comme ça».
Le commentaire le plus parlant en réponse à ma requête sur le forum Slate Parenting vient d'un membre appelée Erin Michelle. Elle signale avoir remarqué une énorme différence dans la réaction des gens lorsqu'elle sort avec son petit garçon selon qu'il soit tenu en laisse ou non. «Quand mon fils marche librement et que je dois courir partout pour m'assurer qu'il ne lui arrive rien et que je n'arrive pas à faire ce pourquoi j'étais sortie (des courses, rendre visite à quelqu'un, une promenade tranquille) tous les gens autour de nous lui font des grands sourires, raconte-t-elle. Lorsque je lui mets son harnais-singe, pas la moindre réaction, rien. C'est super étrange, mais j'en suis réduite à me dire que ça plaît aux gens de voir une maman en difficulté. On aime ça, quand elle a l'air au bout du rouleau et qu'on peut la regarder en mode “oh ces petits chéris, comme ils sont coquins quand ils partent en courant et qu'il faut courir partout pour les récupérer”. Quand la maman a des tonnes de trucs à faire et un moyen d'empêcher le bébé de se tirer, ça par contre, ça ne les inspire pas du tout.»
Culpabilisation
Lorsque, en 2016, le gorille Harambe est mort abattu par les gardiens du zoo de Cincinnati pour sauver la vie d'un enfant de 3 ans qui s'était aventuré dans son enclos, la mère de l'enfant avait été accablée sans la moindre pitié sur internet. Le petit ne portait ni laisse, ni harnais et la mère avait plusieurs autres enfants sous sa responsabilité. «L'idée que nous devrions être capable de “gérer” nos enfants comme s'ils étaient des adultes raisonnables et non pas des animaux semi-sauvages couverts de microbes et dont la motivation première est de semer le chaos, est risible», écrit Ijeoma Oluo dans sa défense de la mère de cet enfant publiée dans le Guardian. «Nous perpétuons ces mythes. Chaque fois que la vérité devient incontournable, nous faisons porter le chapeau à la mère plutôt que de regarder honnêtement la situation.»
Aux parents qui ont opté pour la laisse malgré les regards désapprobateurs du reste du monde: respect.
Voici comment je vois les choses: les tout-petits sont des êtres à demi-sauvages et notre monde n'est vraiment pas fait pour eux. Je n'avais jamais remarqué cette déconnexion avant d'avoir un enfant. Aujourd'hui j'en fais constamment l'expérience.
L'emploi du temps de parents qui travaillent ne permet pas un dîner familial tranquille et un moment de détente avant d'aller gentiment coucher sa progéniture entre 19h et 20h, ce qui est le schéma idéal pour les petits; les familles nucléaires isolées, qui vivent loin de réseaux susceptibles de les aider, peuvent être stressées au-delà de leurs limites par les exigences de la parentalité. Surtout s'il y a plusieurs enfants de moins de 5 ans et/ou des enfants dont le handicap génère des besoins particuliers. Les rues, uniquement faites pour les voitures, et les centre commerciaux font de chaque sortie une épreuve.
Même les lieux censés être conçus «pour les enfants» comme les zoos, ou Disneyland, sont tellement surexcitants et bondés que s'y rendre avec un tout-petit semble ne pas en valoir la chandelle. La laisse est une adaptation technologique qui vous permet de sortir un petit humain impulsif, remuant et prêt à exploser dans un vaste monde conçu pour des adultes aux réactions prévisibles. J'ai le privilège de vivre dans une petite ville et de n'avoir qu'un enfant. Je peux choisir de lui tenir la main la plupart du temps. Aux parents qui ont opté pour la laisse malgré les regards désapprobateurs du reste du monde: respect.