Avoir une maison de vacances, c'est bien; avoir une maison de vacances avec ses potes, c'est mieux. On fait des barbecues et la fête tous les jours, on se marre et on va ensemble à la plage. Seulement voilà: il y a les meubles à acheter, les charges à payer et la couleur de la maison sur laquelle personne n'est d'accord. En pratique, le projet est souvent bien moins sympa que sur le papier, relève le New York Times.
«Elles n'étaient pas d'accord sur la location de la maison pour couvrir les frais. Elles n'étaient pas d'accord sur la peinture. Elles n'étaient pas d'accord sur la forme et la taille de la piscine», raconte une agente immobilière des Hamptons, à propos de deux de ses clientes ayant acheté une maison en commun. Quand elles ont enfin trouvé un compromis, ça a été pour vendre la maison –«mais elles n'étaient pas d'accord sur le prix!».
L'achat partagé est une option choisie par un nombre croissant de foyers aux États-Unis. La raison principale est économique: deux chéquiers valent toujours mieux qu'un, surtout quand il devient de plus en plus difficile d'acquérir un bien en tant que célibataire.
«C'est le phénomène Golden Girls. Le nombre de mariage a significativement baissé, mais les gens veulent encore devenir propriétaires. S'associer avec un ami devient la solution idéale», indique Jessica Lautz, de l'Association nationale des agents immobiliers.
Contrat d'amitié
Bien sûr, certaines histoires ne finissent pas mal. «Il y a quelque chose de fort dans le fait de prendre des décisions avec un ami», confie Ben Dixon au New York Times. Il y a deux ans, pour un million de dollars, un camarade et lui ont pu acheter une maison de quatre chambres avec piscine –un investissement impossible à réaliser s'il n'avait pas été divisé en deux.
Pour vivre l'idylle, il leur a toutefois fallu être prévoyants. Les copropriétaires ont établi un contrat de dix pages explicitant comment les factures sont réglées, la fréquence à laquelle chacun peut inviter ses proches, la manière dont sont réparties les vacances et les week-ends, passés ensemble ou séparément... Dans le milieu, on appelle ça un «contrat de mariage».
«Être propriétaire est très éprouvant émotionnellement. Même avec un conjoint, ça n'a rien d'aisé», rappelle Diane Saatchi, agente immobilière. C'est pourquoi Edward Burke, avocat, préconise d'éviter toute décision impulsive et d'«avoir une sortie de secours, au cas où ça ne fonctionne pas».
Il est aussi possible de s'en sortir à l'amiable. «Deux d'entre nous doivent être d'accord et le troisième ne pas être complètement opposé, ou nous n'achetons pas», détaille Julia Jones, qui partage sa maison avec un couple d'amis.
Dans tous les cas, avant de se lancer, mieux vaut d'abord découvrir les joies de la vie commune grâce à des locations-tests.