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La police aux frontières américaine sépare les enfants des parents séropositifs

Temps de lecture : 2 min

Une pratique pourtant officiellement abandonnée par le pays il y a dix ans.

Un jeune Hondurien dessine sous le regard de sa mère. Ils viennent de se voir refuser l'entrée aux États-Unis | Spencer Platt / AFP
Un jeune Hondurien dessine sous le regard de sa mère. Ils viennent de se voir refuser l'entrée aux États-Unis | Spencer Platt / AFP

Ce jeudi 25 juillet a eu lieu une audition du comité judiciaire de la chambre des représentants américains afin d'étudier les séparations de familles et la politique d'incarcération à cour terme de la police aux frontières des États-Unis.

Lors de cette audition, Brian Hastings, un haut gradé de la police aux frontières, a confirmé au démocrate Jamie Raskin qu'être séropositif était suffisant pour être séparé de ses enfants et expulsé immédiatement.

Pourtant, les États-Unis ont levé l'interdiction d'entrer sur leur territoire aux personnes porteuses du virus du sida en 2010. Barack Obama achevait alors un processus entamé par le président précédent George Bush en déclarant supprimer un règlement «fondée sur la peur plutôt que sur les faits».

Pratique maintenue par la police aux frontières

Selon Hastings, le VIH est considéré selon leurs règles comme une «maladie contagieuse». Sa déclaration vient donc confirmer une information datant de début juillet selon laquelle trois jeunes Honduriennes avaient été séparées de leur père, renvoyé au Honduras car testé positif au VIH. Elles avaient été détenues dans deux centres séparés au Texas avant d'être envoyées chez de la famille à New-York.

Le 26 juin 2018, un juge avait intimé au gouvernement de mettre fin à sa politique de «tolérance 0» et de réunir les familles migrantes séparées. Sauf si le parent est «inapte ou présente un danger pour l'enfant». Danger que constituerait donc une maladie contagieuse.

Lorsque le représentant démocrate lui a fait remarquer que le sida n'est pas une maladie qui peut se transmettre par des «contacts ordinaires», Hastings a simplement déclaré que c'était la consigne, sans pouvoir précisément dire d'où cette consigne provenait.

Cette politique fait écho à ce que déclarait Donald Trump en fin d'année dernière, accusant les migrant·es d'importer «du crime et des maladies à grande échelle». Pourtant l'Organisation mondiale de la santé insiste spécifiquement sur le fait que la peur d'être expulsé est l'une des freins principaux qui empêche les migrants de se faire traiter contre le VIH.

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