Sciences

Comment les oiseaux choisissent-ils où faire leur nid?

Temps de lecture : 2 min

Pour trouver le bon site, les diamants mandarins font confiance au cri de leurs petits congénères.

Un diamant mandarin prêt pour l'aventure. | Zoosnow via Pixabay
Un diamant mandarin prêt pour l'aventure. | Zoosnow via Pixabay

C'est la saison, les oisillons arrivent à l'âge où il faut sortir du nid et aller se confronter au vaste monde. Mais comment leurs parents avaient-ils choisi le bon endroit pour les pondre et les couver avant ce grand saut vers l'inconnu? Selon une étude menée sur des diamants mandarins, la priorité serait donnée à des critères sociaux –mais pas n'importe lesquels.

Pour ces oiseaux comme pour d'autres animaux, savoir où se reproduire n'a rien d'évident et la collecte continue d'informations est toujours utile pour être au courant de la qualité du quartier.

Sauf que selon les scientifiques, les connaissances acquises socialement –par l'entremise de ses congénères adultes– seraient moins fiables et plus sujettes à tromperie, parce que personne n'a envie de partager ses bons plans.

À l'inverse, les cris émis par les oisillons auraient tout de bons indicateurs: s'il y a beaucoup de poussins qui s'égosillent dans les parages, c'est que l'endroit est relativement sûr, vu que les petits ont tendance à se taire lorsqu'ils sentent des prédateurs.

Détail de l'histoire, cette hypothèse n'avait encore jamais été démontrée dans la nature et sur des oiseaux sans lien de parenté. C'est désormais chose faite.

À l'affût des couvées peuplées

Dans son étude menée sur le terrain et sur des oiseaux sauvages, l'équipe de recherche dirigée par la doctorante en biologie comportementale à l'université de Hambourg Hanja Bandl a présenté aux diamants mandarins des nichoirs simulant la présence de couvées de différente taille. L'objectif: tester comment les oiseaux évaluaient la qualité d'un potentiel site de reproduction et quels indices sociaux avaient leur préférence.

Dans des expériences séparées, les scientifiques leur ont soit montré des œufs (avec des couvées plus ou moins petites) ou des cailloux, soit leur ont fait entendre des cris d'oisillons (là encore, pour donner l'illusion d'un nid plus ou moins peuplé) ou du bruit blanc.

Leur hypothèse était que les cris des oisillons constituaient une information suffisante dans la quête du site de reproduction parfait, et que les oiseaux allaient davantage visiter les couvées peuplées que les autres.

L'équipe de recherche a en outre prédit que les informations acoustiques allaient être privilégiées par rapport aux visuelles, car un oisillon qui crie parle davantage pour la sûreté d'un endroit que des œufs non éclos –même s'il y en a une palanquée.

C'est précisément ce qui s'est passé. Les diamants mandarins ont plus souvent prospecté les nids où ils entendaient les oisillons les plus nombreux (sept contre trois). Par contre, que les nids aient semblé plus ou moins fournis, aucune différence significative n'a été notée entre les expériences faites avec les œufs (et encore moins avec des cailloux).

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