Le site ProPublica a révélé l'existence d'un groupe Facebook où des membres de l'agence fédérale de protection des frontières américaines font des commentaires amusés sur les morts de migrant·es et postent des images pornographiques d'élues démocrates.
En dessous d'un article sur le décès d'un migrant guatémaltèque de 16 ans à un poste frontalier au Texas en mai dernier, un membre du groupe a posté un GIF d'Elmo avec les mots «tant pis», alors qu'un autre a écrit «s'il meurt, il meurt».
Ce groupe Facebook s'appelle «I'm 10-15», un code qui signifie «étranger en détention», et rassemble environ 9.500 membres, tous des employés (actuels ou retraités) du Customs and Border Protection (CBP), l'agence qui lutte contre l'immigration illégale aux États-Unis et gère des centres de détention récemment dénoncés comme inhumains.
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Des conditions de détention déplorables
Dans ce même groupe privé, un membre a écrit sous la photo d'un migrant du Salvador mort noyé avec sa fille que l'image avait l'air fausse car ils avaient l'air trop «propres» et que la photo avait pu être manipulée par «les Démocrates et la gauche».
Les reporters de ProPublica ont aussi trouvé plusieurs menaces et appels à la violence à l'encontre d'élues démocrates, dont Alexandria Ocasio-Cortez, représentante de New York au Congrès. Les mots sont tellement vulgaires et violents que de nombreux sites ont préféré ne pas les citer. Des montages photo pornographiques d'Ocasio-Cortez ont aussi été postés, notamment un où le président Trump la force à lui faire une fellation.
Un porte-parole de l'agence de protection des frontières a condamné le groupe Facebook et dit qu'une enquête serait menée.
Ces révélations ont été faites juste avant la visite de plusieurs représentant·es démocrates au Congrès, dont Ocasio-Cortez, dans des centres de détention texans. Ces responsables politiques ont rencontré des femmes et des hommes détenus dans des conditions déplorables (manque d'eau et d'accès à des douches). Selon Ocasio-Cortez, une des migrantes a rapporté qu'un agent de la protection des frontières lui avait dit de boire de l'eau dans la cuvette des toilettes.
La représentante de Californie Judy Chu a parlé de conditions «atroces et dégoûtantes» et la représentante de Pennsylvanie Madeleine Dean a évoqué une «crise des droits humains».