Tout le monde a déjà eu dans sa salle de classe un petit animal de compagnie que les enfants passaient de longues minutes à fixer de leurs grands yeux en s'émerveillant de vive voix agglutinés autour de sa cage.
Ces animaux sont aujourd'hui un sujet de débat entre les écoles, où l'on est persuadé qu'ils peuvent servir de supports d'apprentissage pour les élèves, et certaines associations, qui se préoccupent de leurs conditions de vie. Ces deux points de vue s'affrontent dans le Guardian, qui s'interroge: les hamsters, tortues et cochons d'Inde doivent-ils disparaître définitivement des salles de classe?
Influence bénéfique
«C'est une expérience “wow”, déclare Sarah Holmes, enseignante à l'école secondaire Derby High School. Une opportunité fantastique pour les enfants de se familiariser avec le cycle de la vie. [...] Ils ont aussi appris à prendre la responsabilité de s'occuper [des animaux].»
Une opinion partagée par beaucoup d'enseignant·es, pour lesquel·les avoir un animal en classe représente un intérêt supplémentaire à l'apprentissage ainsi qu'une aide pour certains enfants présentant des troubles émotionnels et comportementaux, comme nous l'explique Debs Howe, ancien professeur de biologie.
«C'est également un moyen fantastique pour les enfants des écoles du centre-ville, qui n'ont peut-être jamais vu les animaux de la ferme ni la campagne, de faire l'expérience des animaux et de la nature et d'apprendre à en prendre soin», précise-t-il.
L'expérience aurait également une influence sur la mentalité des plus jeunes qui, en s'occupant de ces petites bêtes, deviendraient calmes et bienveillants tout en apprenant à réfléchir à leurs actions. Un raisonnement qui ne fait pas l'unanimité.
Une salle de classe «n'est pas un foyer convenable»
Helen Chadwick, fondatrice et responsable de l'association Guinea Pig Rescue [sauvetage des cochons d'Inde], confie qu'elle «ne peut pas imaginer pire chose que de rester enfermée dans une cage au milieu d'une salle de classe bruyante toute la journée».
Les salles de cours sont des lieux qui peuvent être effrayants pour certains animaux et qui peuvent perturber leur cycle de sommeil à cause de la lumière ou de l'agitation des élèves, qui les manipulent sans se soucier de leur état.
Les animaux sont parfois enfermés seuls durant de longues périodes; certains meurent parce qu'ils ont été oubliés pendant les vacances ou à cause d'un accident survenu alors qu'il étaient gardés chez un élève. En outre les établissements ne peuvent pas toujours se permettre de payer les frais de vétérinaire en cas de maladies.
«Nous pensons qu'il est possible d'enseigner aux enfants ce qui touche aux animaux sans les garder dans leur classe», déclare la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (RSPCA).
Après tout, ils ne sont peut-être pas indispensables et ça vaudrait le coup d'y réfléchir à deux fois avant d'investir dans l'achat d'un lapin pour sa classe braillarde de maternelle.