Dans la banlieue de Birmingham, en Alabama, la congrégation de la méga-église presbytérienne de Briarwood rassemble plus de 4.000 fidèles. Disposant de deux campus dans des comtés voisins et réunissant près de 2.000 étudiants, elle peut se targuer d’être l’une des églises non-catholique les plus influentes des États-Unis.
Il y a quatre ans, elle avait demandé à pouvoir créer son propre organisme chargé d’appliquer la loi afin de couvrir ses campus et ses séminaires. La demande avait été rejetée en 2017, en raison du manquement à l’Establishment Clause prévue par le premier amendement de la Constitution que cela aurait suscité, en accordant un pouvoir gouvernemental à une institution religieuse.
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Une mesure inconstitutionnelle
Le gouverneur de l’Alabama, Kay Ivey, a pourtant signé ce mercredi 19 juin une mesure accordant à Briarwood de disposer de ses propres forces de police, qui devrait entrer en vigueur à l’automne.
Les responsables de la congrégation avancent avoir besoin de cette mesure pour protéger leurs fidèles au regard des dernières attaques armées qui ont eu lieu aux États-Unis dans des écoles et des églises. Leur église dispose pourtant déjà d’une sécurité privée: lui concéder l’autorité de l’État, en rendant ses officiers responsables aux seuls yeux de la congrégation, pourrait mener à de graves abus, en plus d’être inconstitutionnel, s’alarment les opposants à la loi.
Le directeur exécutif de l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), Randall Marshall, a ainsi déclaré à l’Associated Press qu’il s’attendait à ce que la loi soit contestée au tribunal.
Les critiques sont également nourries par l’histoire de la congrégation, qui témoigne d’un passif raciste et homophobe. Son pasteur Harry Reeder a notamment suscité la controverse par un soutien répété au drapeau confédéré.