«Ici, vous allez accomplir votre transformation sexuelle», peut-on lire sur un tableau à l'entrée de la salle où se déroule l'atelier. À Pékin, le New York Times s'est rendu à une réunion publique où les Chinois peuvent parler librement de sexe. Une démarche assez inédite dans un pays où «les discussions autour de la sexualité sont quasiment inexistantes», constate le journal américain.
Face à ce tabou, Zhao Jing, fondatrice d'une entreprise chinoise qui commercialise des sex toys, propose des cours d'éducation sexuelle, en ligne, mais aussi en présentiel. Et depuis quelque temps, elle a également lancé des ateliers. Dans ces espaces qu'elle veut «positifs et sûrs», femmes et hommes chinois «de tout âge et de toute orientation sexuelle peuvent venir se rensiegner sur le sexe, particulièrement d'un point de vue féminin.» C'est ainsi que six ateliers dans différentes villes du pays ont été consacrés à l'orgasme féminin, et que d'autres ont été l'occasion d'aborder différents sujets, tels que les «zones hérogènes des femmes, la différence entre la pornographie et la réalité, ou les meilleures positions pour atteindre l'orgasme féminin.»
Selon le New York Times, le public se compose majoritairement de femmes, même si des hommes franchissent eux aussi le pas. «Nous avons très rarement l'opportunité d'apprendre des choses sur le sexe», témoigne dans le journal américain un jeune diplômé de 22 ans. Si Zhao Jing voit dans ses ateliers le moyen de créer une «communauté du plaisir», et de vendre ses sex toys, ces temps d'échange apparaissent aussi comme des solutions de santé publique: des études montrent qu'en Chine, la population, et plus spécifiquement les jeunes, sont très peu sensibilisés aux maladies sexuellement transmissibles et à la contraception. Or, à la fin des ateliers de Zhao Jing, les participants repartent avec des préservatifs, et du lubrifiant. Mais également avec un certificat de «transformation sexuelle».