Akio Toyoda, président-héritier de Toyota, a tenté de faire amende honorable mercredi devant le Congrès américain après le rappel de millions de véhicules de la marque. Très calme, le PDG accompagné d'un traducteur et du directeur opérationnel de Toyota aux Etats-Unis a témoigné devant le comité de supervision et de réforme gouvernementale de la Chambre des Représentants, l'une des trois instances parlementaires qui mènent des investigations sur cette affaire.
«Je suis profondément désolé pour tout accident qu'a pu avoir un conducteur de Toyota», a déclaré Akio Toyoda, qui s'est excusé à plusieurs reprises et a endossé personnellement la responsabilité des dysfonctionnements récents. De nombreux conducteurs à travers le pays ont connu des problèmes d'accélération brutale de leur véhicule. Ces derniers jours, de nombreuses voix ont mis en cause les équipements électroniques des véhicules, et pas seulement les pédales, dans les défaillances techniques.
Le mea culpa du PDG de Toyota, auquel on reprochait un manque de compassion pour les victimes, était très attendu. Selon la presse américaine, et en particulier le New York Times, la surprise est venue du secrétaire d'Etat aux Transports américain, Raymond LaHood, également auditionné. Sur la défensive, il n'a pas voulu ou s'est montré incapable de répondre à des questions précises sur les tractations entre son ministère et la compagnie.
Yoshimi Inaba, le directeur de Toyota aux Etats-Unis, a lui admis que Toyota était au courant de problèmes avec des pédales d'accélération en Europe un an avant les accidents américains. «Nous ne l'avons pas caché,» a-t-il expliqué, «mais ça n'a pas été suffisamment partagé [avec la branche américaine]». Yoshimi Inaba a dit que l'information était présente dans une base de données de l'entreprise mais qu'il était difficile de la trouver sans savoir où chercher... Les premiers rapports de pédales défaillantes sont venus du Royaume-Uni et d'Irlande fin 2008. En août 2009, Toyota avait fait les changements de production nécessaires, quelques semaines avant le rappel des véhicules américains.
Yoshimi Toyoda a ensuite rencontré des employés et des vendeurs de la compagnie au National Press Club, une rencontre pendant laquelle son impassibilité a laissé la place à une brève crise de larmes.
Si, à la lecture de cette revue de web, vous vous demandez pourquoi le constructeur japonais s'appelle Toyota et non Toyoda, comme son fondateur et ses descendants qui dirigent aujourd'hui le groupe, cet article de la BBC vous éclairera de manière approfondie sur la question.
[Lire les articles sur le New York Times, le Financial Times, la BBC, News Week et CNN]
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