Si vous avez des difficultés à vous endormir et que vous recherchez une solution efficace sans prendre de médicaments, le générateur de bruit blanc apparaîtra sans doute comme une opportunité. Selon un sondage effectué en 2012 par la National Sleep Foundation, 5% de la population américaine dorment avec un de ces appareils, qui peut désigner un ventilateur, une application de smartphone ou n'importe quel autre engin qui produit un bruit répétitif –les bruits blancs n'ont en effet pas vraiment de définition scientifique.
Des recherches indiquent qu’un léger bruit de fond pourrait aider à éliminer les craquements et autres bruits qui perturbent le sommeil. D’autres variantes existent sur le marché, telles que des machines à bruit rose et à bruit brun, similaires à celles générant du bruit blanc mais dont les propriétés acoustiques diffèrent.
Si les entreprises qui produisent et commercialisent ces appareils mettent en avant différentes études qui en vantent leurs mérites, les experts affirment cependant que la recherche n’en est qu’à ses débuts. «Une étude plus complète serait très coûteuse et personne n’a souhaité la financer», témoigne auprès du Time Michael Grandner, directeur du programme de recherche sommeil et santé à l’université de l’Arizona.
Risque d'accoutumance
Pour l’heure, personne ne s’accorde à dire de manière formelle quel est le bruit le plus efficace pour tomber dans les bras de Morphée. «Je ne pense pas qu’il y ait suffisamment de preuves pour affirmer qu’un type de bruit est meilleur qu’un autre», affirme Michelle Drerup, psychologue du sommeil à la Cleveland Clinic.
Sur la base des recherches existantes, le type de son optimal pour s’endormir dépendrait des préférences personnelles de chacun. «Tout dépend de l'individu. Biologiquement, vous n’avez pas besoin de son pour dormir. Si vous l’utilisez tous les soirs, vous allez développer une forme de dépendance. Si le bruit de fond ou le silence ne sont pas la source de vos problèmes de sommeil, réfléchissez-y avant d’installer un appareil sonore», prévient Michael Grandner.
Michelle Drerup va encore plus loin. «Je ne recommanderais pas [des machines ou des applications sonores] à quelqu'un à moins que celui-ci ne signale des problèmes liés aux bruits extérieurs ou à un type de perturbation lié à l'environnement. Certaines personnes développent ces rituels lorsqu'elles pensent avoir besoin de quelque chose, qu’elles n’arrivent pas à dormir ou qu’elles sont s'inquiètent et cela inclut l'usage [des machines à son].»
Le chercheur Grandner recommande toutefois à tout le monde de ne pas dormir avec la télévision allumée.