Politique

La France envoie à Strasbourg une délégation renouvelée, plus jeune et plus féminine

Temps de lecture : 2 min

Dans la lignée des législatives de 2017, les européennes de 2019 renouvellent le personnel politique.

Infographie Alexandre Léchenet pour Slate.fr
Infographie Alexandre Léchenet pour Slate.fr

Le renouveau revendiqué par Emmanuel Macron, jusqu'au nom de sa liste pour les élections européennes –Renaissance–, s'est-il traduit dimanche 26 mai dans les urnes et dans la composition des troupes françaises envoyées à Strasbourg? Si le prochain Parlement est plus jeune, un quart des élu·es était déjà député·e européen·ne.

Une recomposition du spectre politique français à Strasbourg

Le Rassemblement national (RN) stagne en nombre de sièges, puisque vingt-trois eurodéputé·es ont été désigné·es pour soixante-dix-neuf sièges, contre vingt-quatre en 2014 pour soixante-quatorze sièges. Cela peut s’expliquer par la mise en place de la circonscription unique (une seule liste pour tout le pays par parti), qui atténue les forts scores localisés du RN dans le Nord ou le Sud-Est, par exemple. La délégation de La République en marche (LREM) et ses alliés au Parlement européen comptent le même nombre d’élu·es que le Front national (FN), alors qu’elle ne comptait qu’une poignée de député·es Modem dans la précédente législature.

Avec treize élu·es, Europe Écologie-Les Verts (EELV) double son nombre d'europarlementaires par rapport à 2014 et retrouve le niveau de 2009, lorsque quatorze eurodéputé·es avaient gagné leur siège à Strasbourg. Le nombre d'élu·es de la gauche de la gauche passe également de quatre à six.

Le mouvement le plus impacté reste donc Les Républicains (LR), qui chute lourdement, passant de vingt sièges à huit. Le Parti socialiste (PS) continue sur sa lancée, toujours en déroute, avec seulement cinq député·es, contre treize en 2014.

Les femmes majoritaires

L'obligation de constituer des listes paritaires, à laquelle s’ajoute l’effet de la circonscription unique, permet une représentation française plus équilibrée en matière de genre: quarante femmes et trente-neuf hommes arrivent au Parlement, contre trente-et-une et quarante-trois en 2014.

La délégation française rajeunie

La moyenne d’âge des parlementaires désigné·es ce dimanche est de 49,6 ans, soit cinq ans de moins qu’en 2014. Le jeune âge de la tête de liste d'extrême droite Jordan Bardella –qui, à 23 ans, est le benjamin de l'hémicycle européen– n’empêche pas le RN d’avoir le groupe d’élu·es le plus âgé, avec 52 ans en moyenne, suivi par EELV et LREM.

Toute première fois

Un quart des élu·es –vingt parlementaires– n’auront pas à déménager: ces eurodéputé·es étaient déjà en poste lors de la précédente législature. La plupart est issue des rangs du FN et de la droite. On peut y ajouter Pascal Canfin, qui avait quitté le Parlement européen en 2012 après sa nomination au premier et second gouvernement Ayrault sous François Hollande et qui retrouvera son ancien collègue de EELV, Pascal Durand, également élu dimanche.

Seul·es deux autres parlementaires déjà titulaires d'un mandat en France arrivent au parlement: un député et une sénatrice. Gilbert Collard, député RN et Fabienne Keller, sénatrice élue sur la liste LREM-Modem. Les autres n’ont pas de poste à la date de l’élection.

Il est à noter que parmi ces soixante-dix-neuf élu·es, cinq sont en réserve et attendront la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pour arriver au Parlement européen.

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