On connaissait déjà le terrible impact environnemental de la culture d’avocats. Le fruit star des réseaux sociaux est aujourd’hui tellement populaire qu’il vide les nappes phréatiques, nécessitant 1.000 litres d’eau par kilo produit, contre 130 litres pour un kilo de salade.
Ce que l’on sait moins, c’est que ce fruit particulièrement apprécié des stars d’Instagram pour ses vertus nutritives, gustatives et photogéniques, n’est pas toujours un aliment totalement vegan. La culture à grande échelle de l’avocat, mais aussi des amandes, des brocolis, ou encore du melon, requiert dans certaines régions du globe un recours à l'apiculture migratrice. Cette pratique est répandue dans certaines zones comme la Californie, où la population locale d’abeilles et d’autres insectes pollinisateurs n’est pas assez importante pour assurer la pollinisation des immenses vergers d’avocats ou d’amandiers. Des ruches itinérantes sont donc déplacées d’exploitation en exploitation pour assurer le développement des fruits.
Comme le relève un article de The Conversation repris par CNN, ces abeilles sont transportées à l'arrière de poids lourds et peuvent être trimballées des vergers d'amandiers de Californie à une plantation d’avocats au Texas, avant de rejoindre les champs de brocolis de l'Oregon.
L’utilisation d’abeilles dans la production de ces fruits et légumes est contraire à l’éthique vegan qui interdit la consommation de produits d’origine animale ou nécessitant l’exploitation d’animaux.
Des abeilles maltraitées
Dans un article pour Scientific American, le journaliste Ferris Jabr révèle que l’apiculture migratrice prive les abeilles de la nourriture riche et diversifiée qu’elles trouvent habituellement à l’état sauvage.
Il alerte aussi sur les traitements infligés aux insectes, notamment lors des déplacements entre les fermes: «Sur la route, les abeilles ne peuvent pas butiner, ni déféquer. Le sirop de sucre et les galettes de pollen que les apiculteurs offrent en compensation ne sont pas aussi nutritifs que le pollen et le nectar des plantes sauvages. Sans compter que le mélange dans les mêmes fermes de différentes races d’abeilles venues des quatre coins du pays propage des maladies, ce qui peut entraîner l'effondrement des colonies.»
Il est toutefois important de préciser que seuls certains légumes et fruits, produits à très grande échelle, sont concernés. L'apiculture migratrice n'est d'ailleurs pas pratiquée dans toutes les régions du monde. Si elle est répandue aux États-Unis où elle garantit environ un tiers des récoltes de fruits et légumes, elle reste très marginale en Europe et en Asie.