Santé / Société

Travailler debout va-t-il vraiment vous faire mourir moins vite?

Temps de lecture : 2 min

N'y cherchez pas la solution miracle aux excès de sédentarité.

Rester assis tue? | Annie Spratt via Unsplash
Rester assis tue? | Annie Spratt via Unsplash

Les annonces alarmistes ne cessent de se succéder: la sédentarité est un des fléaux de notre modernité. Tant et si bien que la station verticale –pour travailler debout comme au bon vieux temps des moines copistes– est de plus en plus plébiscitée dans les bureaux. Mais la chose est-elle réellement efficace pour compenser les années de vie apparemment perdues par les excès d'immobilité?

En collaboration avec deux collègues ergonomes et psychologues, April Chambers, du département de bio-ingénierie de l'Université de Pittsburgh, a passé au crible cinquante-trois études analysant les potentiels bénéfices des bureaux debout. La chercheuse précise que si un tel arsenal peut sembler conséquent, cette question n'a été en réalité qu'«effleurée» dans la littérature scientifique et qu'il est encore impossible de tirer de réelles conclusions sur les effets de cette «nouvelle» façon de travailler.

La revue de Chambers et de ses collègues se focalise sur quatre domaines: le comportement, la physiologie, les performances professionnelles, la posture et l'inconfort. Il en ressort que les impacts des bureaux debout sont partout «minimes», avec des changements relativement plus conséquents sur le plan du confort et du comportement –comme on pourrait s'y attendre, un bureau debout incite à bouger davantage.

Connaissances plus que lacunaires

Reste que sur le plan physiologique, les chercheuses font remarquer que les utilisateurs de ces bureaux sont particulièrement «déçus» qu'ils ne soient pas un remède miracle contre le surpoids et l'obésité. Chambers souligne qu'il existe cependant quelques effets sanitaires «positifs à l'utilisation d'un bureau debout, comme une légère diminution de la pression artérielle ou des douleurs dorsales, sauf que les gens ne brûlent tout simplement pas suffisamment de calories pour perdre du poids».

En outre, la chercheuse indique que les bureaux debout sont souvent adoptés au petit bonheur la chance, sans analyse précise des besoins des individus et des moyens d'y arriver. «Comme tout outil, explique Chambers, vous devez l'utiliser correctement si vous voulez en retirer tous les bénéfices.» En l'espèce, avant d'opter pour ce genre de bureau, il convient de prendre en compte sa taille, la hauteur à laquelle installer son écran d'ordinateur, le temps qu'on y passera au quotidien, ainsi que l'ajout d'accessoires, comme un tapis anti-fatigue. Autant de facteurs sur lesquels les connaissances sont plus que lacunaires.

Enfin, Chambers note les limites méthodologiques de bon nombre des travaux analysés. Ces derniers étaient en effet menés sur des sujets jeunes et en bonne santé, à qui l'on demandait de travailler debout pendant quelques semaines au maximum. Soit une population peu représentative de celle qui serait le plus en demande de bureaux anti-sédentarité.

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