Santé

Des antivax refusent même de faire vacciner leurs animaux de compagnie

Temps de lecture : 2 min

Des maladies comme la parvovirose peuvent pourtant être fatales aux chiens ou aux chats.

Certains anti-vaccins propriétaires d'animaux de compagnie craignent de leur inoculer l'autisme. | Krista Mangulsone via Unsplash
Certains anti-vaccins propriétaires d'animaux de compagnie craignent de leur inoculer l'autisme. | Krista Mangulsone via Unsplash

Alors que l'Organisation mondiale de la santé a classé la défiance vis-à-vis des vaccins parmi les dix menaces sanitaires les plus importantes de 2019, le mouvement anti-vaccin ne faiblit pas. Selon un article du Guardian, de nombreux anti-vaccins (ou antivax) refusent désormais d'immuniser leurs animaux de compagnie.

Sam Kovac, vétérinaire à Sydney, en Australie, explique que leurs arguments sont les mêmes que ceux des anti-vaccins lambdas: une méfiance à l'égard de l'industrie pharmaceutique et une crainte pour la santé de leurs animaux. «La plupart du temps, les gens sont calmes, ils ne s'y opposent pas fermement une fois qu'on leur a parlé des données scientifiques et des statistiques, explique le professionnel. Mais nous avons vu certains quitter le cabinet complètement hystériques en disant qu'il était absolument inenvisageable que leur chien soit vacciné. Ils pensent que cela cause des maladies auto-immunes ou, en particulier, l'autisme.»

Comme le rappelle le journaliste Michael McGowan, non seulement les vaccins ne transmettent pas l'autisme chez l'être humain, mais ce trouble n'existe pas chez le chien. «Il n'y a aucun cas de chien ou de chat atteint d'autisme», affirme Sam Kovac, qui déclarait fin mars 2019 dans le Daily Telegraph que les anti-vaccins ne devraient pas être autorisés à avoir des animaux de compagnie alors qu'ils sont prêts à les exposer à des maladies comme la parvovirose. «Ils condamnent leur chien à mort. Une mort causée par l'un des virus les plus choquants et les plus horribles que l'on puisse imaginer», dit-il.

Des risques pour les animaux et pour les humains

En Australie, le virus Hendra décime les chevaux depuis les années 1990. Transmissible à l'être humain, cette maladie mortelle entraînant fièvre, augmentation des rythmes cardiaque et respiratoire, pneumonie, voire troubles neurologiques, peut être combattue grâce au vaccin Hendra mis au point en 2012.

Pour les antivax, ce médicament serait néfaste et provoquerait de nombreux effets secondaires non indiqués par le laboratoire responsable de son développement. En 2018, des propriétaires de chevaux de Nouvelle-Galles du Sud et du Queensland (Australie) ont ainsi intenté un recours collectif contre la société pharmaceutique qui commercialise l'injection.

Paula Parker, présidente de l'Association vétérinaire australienne, estime qu'une grande partie de l'opposition au virus est basée sur des arguments de «mauvaise foi». Dénonçant les fausses informations circulant sur internet, elle met également en garde contre les remèdes alternatifs comme l'homéopathie ou l'acupuncture. Marché florissant, chez les humains comme chez les animaux, cette culture de la médecine douce semble selon elle «susciter, de façon anecdotique, une certaine réticence aux vaccinations ou autres traitements traditionnels».

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